Intervention de Hubert Wulfranc

Séance en hémicycle du lundi 29 mars 2021 à 16h00
Lutte contre le dérèglement climatique — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHubert Wulfranc, GDR :

C'est bien un réquisitoire qu'appelle ce projet de loi.

En tout premier lieu, nulle part n'y figure l'enjeu essentiel de l'emploi. La formation professionnelle ne fait l'objet d'aucune disposition d'ampleur alors que les métiers de demain appellent un engagement financier robuste en ce domaine – pensons, par exemple, aux mutations de l'industrie du transport ou de la construction. La seule mesure à noter concerne les comités sociaux et économiques (CSE) : déjà réduits aux acquêts après votre offensive contre les comités d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), ils seront embolisés davantage du fait de la vague consultation sur les effets de l'activité de l'entreprise sur l'environnement que vous prévoyez. Quant à l'adjonction de personnes supplémentaires dans les commissions techniques, elle est elle aussi bien loin de la réalité du terrain social. C'est une carence coupable de votre projet, car chacun sait que la question de la sécurisation de l'emploi et des droits des salariés ne peut être découplée d'une transition écologique juste et progressiste. Cette loi prétend mettre la dernière main à vos politiques sectorielles, qui ont toutes été marquées par le recul de l'État stratège et de ses outils structurants pour conduire une transition sociale et écologique.

Prenons tout d'abord l'énergie. Cet enjeu majeur est traité en dehors de ce débat, en dehors des Français : vous êtes en train d'ouvrir aux capitaux privés les activités d'énergies renouvelables et la branche distribution d'EDF. Notre armature industrielle et agricole est profondément affaiblie : le laissez-faire accordé aux banques et aux groupes du CAC 40 qui délocalisent et font exploser leurs émissions de CO2 comme le laissez-passer encouragé par les accords de libre-échange organisant le dumping social et environnemental la conduisent dans une impasse. C'est le grand déménagement hors du territoire national qui précarise les salariés, les petits agriculteurs et malmène toujours plus les ressources naturelles. S'agissant des mobilités, vous avez livré l'entreprise nationale de transport, la SNCF, à la concurrence, ouvrant une bataille du rail aux conséquences suicidaires pour les usagers et pour le climat, aggravées par l'absence d'un plan d'investissement massif à long terme dans le ferroviaire.

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