Intervention de Martial Saddier

Séance en hémicycle du mercredi 7 avril 2021 à 21h15
Lutte contre le dérèglement climatique — Article 19 bis

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMartial Saddier :

Il y a une petite histoire derrière cet amendement. C'est un cas un peu particulier étant donné qu'il s'agit ici d'un amendement de Mme la rapporteure cosigné par un député d'opposition. Cela étant, dans la mesure où il vise à assurer que les générations futures disposent d'une eau potable de qualité et en quantité, le clivage entre opposition et majorité a-t-il un sens ? En cosignant cet amendement, nous estimons que non et je tiens à remercier très sincèrement Mme la rapporteure, qui n'était pas obligée de le faire.

À l'origine, j'avais déposé une proposition de loi sur ce sujet, laquelle avait été cosignée par de nombreux députés, appartenant à tous les groupes politiques. Mais la législature avançant, tout comme l'élaboration des SDAGE pour la période 2022-2027, j'ai compris qu'il n'y aurait pas de fenêtre législative pour son examen. C'est pourquoi j'ai transformé ce travail en un amendement, qui a été discuté en commission spéciale et qui a reçu le soutien de Mme la présidente de la commission spéciale, que je remercie, et de Mme la rapporteure. Le Gouvernement a émis un avis de sagesse. Cet amendement a alors été adopté à l'unanimité.

Nous sommes confrontés à l'évolution du climat, c'est une réalité qui s'impose à nous. À l'heure où nous parlons, le pourtour méditerranéen connaît une baisse de la pluviométrie de 20 % et une hausse des températures. S'agissant du reste de la France, la pluviométrie est inchangée, mais sa répartition dans l'année est modifiée. Les pluies sont désormais plus abondantes en hiver et au printemps et moins importantes l'été, tandis que les automnes sont très secs. Il y a donc désormais un décalage entre le moment où l'eau tombe du ciel et celui où nous puisons dans nos ressources pour la consommer. Et quand on sait que la consommation d'eau peut être multipliée par dix, quinze ou vingt dans les zones touristiques à certains moments, nous voyons bien que nous nous dirigeons rapidement vers une impasse.

La cartographie est claire : les nappes stratégiques sont en déficit dans 40 % des bassins de vie. Cela ne signifie pas que les usagers manquent d'ores et déjà d'eau, mais que nous puisons toujours plus que ce que la nature est en mesure de renouveler. Si nous continuons ainsi, dans dix, quinze, vingt ou trente ans, les générations futures n'auront plus accès à l'eau potable dans 40 % du territoire. Voilà la réalité, sachant que je vous parle ici des bassins de vie de France métropolitaine et non de territoires situés à l'autre bout du monde.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.