Intervention de Blandine Brocard

Séance en hémicycle du jeudi 8 avril 2021 à 15h00
Droit à une fin de vie libre et choisie — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBlandine Brocard :

De qui parle-t-on ? Qu'interrogeons-nous, au fond ? Nous parlons de nous et de notre humanité, de notre mort et de notre finitude. Certes, cela fait peur. Mais la peur de la mort ne constitue-t-elle pas un des piliers ontologiques de la condition humaine, qui est mortelle ? Alors faisons preuve, fondamentalement, d'humilité, face à la vie comme face à la mort.

Oui, nous tous ici, bien portants, nous avons peur, à tel point que je me demande si cette proposition de loi n'est pas, finalement, un texte de la peur et de la colère – face à la souffrance de ceux qu'on aime et qu'on chérit au plus profond de nous, face à notre propre agonie et à notre propre finitude, face à un désespoir sans fond. C'est ô combien compréhensible. Mais le tragique de la fin de notre vie ne peut être gommé ni nié, même si les drames qui nous heurtent imposent évidemment un immense respect.

Ce texte, selon moi, n'est pas la bonne réponse. Nous avons peur de notre propre mort. Pourtant, depuis un an, nous côtoyons hélas la mort au plus près, de manière très violente. Depuis un an, notre pays s'honore remarquablement de se battre pour préserver toutes les vies humaines. La France peut s'enorgueillir de choisir de porter haut les valeurs de solidarité et de fraternité, envers et contre tout. Je partage cette vision d'une société qui se tient aux côtés des plus faibles et des plus vulnérables. C'est ce message que nous répétons depuis un an, sans faiblir : chaque vie est importante et elle compte pour nous plus que tout, jusqu'au bout.

Alors oui, monsieur le ministre, il faut développer les soins palliatifs et mieux former les médecins, parce qu'on ne peut pas – on ne doit pas – abandonner les nôtres.

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