Intervention de Jean-Charles Colas-Roy

Séance en hémicycle du vendredi 9 avril 2021 à 21h00
Lutte contre le dérèglement climatique — Article 25

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Charles Colas-Roy :

Le secteur des transports est un des premiers responsables des émissions de gaz à effet de serre de notre pays. À ces émissions de dioxyde de carbone s'ajoutent les pollutions aux particules, aux oxydes d'azote et les pollutions sonores, qui ont un impact considérable sur la vie de nos concitoyens.

Dans la loi d'orientation des mobilités, nous avons fixé comme date pour l'interdiction de vendre des véhicules thermiques à carburant fossile – diesel, essence – l'année 2040. Aujourd'hui, les conditions me semblent réunies pour aller plus loin.

En France, nous bénéficions d'un mix électrique très fortement décarboné ; nous pouvons donc y recourir pour le secteur des transports. Certains pays annoncent déjà la fin de la vente des véhicules thermiques en 2035, les pays nordiques parlent de l'année 2030, certains constructeurs envisageant même la conversion de l'ensemble de leur flotte d'ici quelques années.

Ne soyons pas à la traîne et votons une date symbolique et ambitieuse : 2030 – c'est l'objet de l'amendement no 6555 – ou 2035 – c'est l'objet du no 6556.

Quinze ans nous séparent de 2035. Ce délai me semble tout à fait réaliste et raisonnable pour mener à bien cette conversion avec nos constructeurs et leurs sous-traitants. D'ailleurs, Les Républicains sont désormais favorables à cette date, si l'on en croit l'interview donnée la semaine dernière par M. Abad, président du groupe, au Journal du dimanche. On le voit, cette ambition nouvelle, qui consiste à passer de 2040 à 2035, dépasse largement les clivages partisans.

Il nous faut accompagner les constructeurs et les sous-traitants dans cette transition et porter un regard lucide sur les véhicules électriques, en procédant à une analyse du cycle de vie et en développant les filières de recyclage mais aussi celle des batteries, en France et en Europe – ce à quoi nous nous attelons à travers le projet d'Airbus des batteries. Il faut aussi massifier les infrastructures, ce qui est prévu par le plan de relance avec le déploiement de 100 000 bornes de recharge d'ici à 2021.

Aujourd'hui, les constructeurs sont prêts, les citoyens sont en demande, les infrastructures se développent et un consensus politique est en train de se créer. Tout est donc réuni pour rendre possible une avancée supplémentaire.

Adoptons au moins l'amendement no 6556 , qui prévoit d'interdire la vente de véhicules thermiques à carburant fossile en 2035. Nous serons fiers de cette avancée, importante du point de vue de nos émissions de gaz à effet de serre, et qui montrerait aussi que la France reste à l'avant-garde des pays européens, dans la perspective de la présidence française de l'Union européenne au premier semestre 2022.

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