Intervention de David Habib

Séance en hémicycle du samedi 10 avril 2021 à 15h00
Lutte contre le dérèglement climatique — Article 35

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDavid Habib, président :

Je souhaitais revenir sur le point précédent. Monsieur le ministre, je vous sais sincère lorsque vous parlez des vols low cost – il n'y a aucune raison de douter de votre parole. Mais comment pouvez-vous continuer à tenir un tel discours, que je sais correspondre à vos convictions, et accepter qu'Air France se comporte comme elle le fait sur certaines destinations ?

Nous parlerons tout à l'heure des destinations vouées à ne plus être desservies. Mais nos collègues du Nord ne savent pas ce qu'il se passe actuellement au Sud. Au Sud, Air France retire tous ses avions !

Dans quelque temps, il n'y aura plus d'avions ni de liaisons intérieures ; à part pour Perpignan – je salue à cet égard la capacité de conviction de M. Castex – , il ne restera que la filiale low cost d'Air France, Transavia, qui ne possède pas un seul Airbus. Monsieur le ministre délégué, lorsque nous avons échangé à ce propos, vous m'avez donné une réponse objectivement vraie, à savoir qu'en raison des coûts de maintenance, une compagnie doit employer des appareils du même type. Par ailleurs, les contrats de Transavia ne sont pas identiques à ceux d'Air France et cette situation a pesé notamment sur les organisations syndicales et sur les discussions entre ces dernières et la direction d'Air France.

Remettre en cause ce qui existe est certes un jeu bien français, et il est juste de le faire – je suis l'un de ceux qui sont intervenus pour remettre en cause la relation de l'aéroport de Pau avec Ryanair – , mais on ne peut pas à la fois dire tout ce que l'on dit à propos de Ryanair et d'autres compagnies, et accepter comme un état de fait la vampirisation de certaines lignes très profitables, comme celles de Biarritz, Tarbes, Pau ou Montpellier, au bénéfice d'une filiale dont le siège est aux Pays-Bas, dont la flotte est composée exclusivement de Boeing et dont les salariés savent qu'à terme, il leur sera proposé un contrat totalement dérogatoire par rapport à celui qu'Air France conclut aujourd'hui avec ses salariés.

Vous avez eu raison d'évoquer tout à l'heure le trafic maritime – et, du reste, M. Potier approuve. Étant pour ma part Béarnais, et non pas Basque, la circonscription dont je suis élu n'a pas de façade maritime, même si mon département en a une. Pour ce qui concerne l'avion, en tout cas, il est encore temps de réagir. Nous parlerons tout à l'heure des voyages d'une durée inférieure à deux heures trente, mais écartons pour l'instant cette question qui peut créer un clivage entre nous : il existe aujourd'hui une situation qui se caractérise par un laisser-faire de la part du Gouvernement et une prise de position de la direction d'Air France, inspirée par des méthodes canadiennes, qui met à mal le modèle français de la compagnie nationale.

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