Intervention de Joël Aviragnet

Séance en hémicycle du samedi 10 avril 2021 à 21h00
Lutte contre le dérèglement climatique — Article 36

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJoël Aviragnet :

Je veux d'abord rappeler que, comme chacun dans cet hémicycle, je suis tout à fait conscient de l'urgence qu'il y a à agir pour protéger l'environnement face aux dommages engendrés par notre société et notre mode de vie. Je sais également qu'il revient à nos industries de prendre leur part dans la transition écologique, même s'il convient également de tenir compte des coûts, notamment humains, qu'elle implique. En l'espèce, le secteur aéronautique, objet de cet article, doit évidemment se moderniser et se verdir.

Cela étant, il ne faut pas que cette mutation se fasse au détriment des millions de salariés que cette industrie fait vivre, à plus forte raison parce que le contexte actuel de crise sanitaire n'est pas habituel. Nous ne pouvons l'ignorer ou faire comme si la crise n'avait pas déjà entraîné des milliers de licenciements. Nous appuyant sur les chiffres de l'INSEE, nous avons avancé le chiffre de 8 000 personnes licenciées en Occitanie dans le secteur aéronautique, dont près de la moitié pour le seul département de la Haute-Garonne. Cet aspect est bien réel et on ne peut l'occulter.

L'idéal écologique ne saurait être uniquement négatif, ni punitif. Il est légitime que le législateur assortisse chaque changement profond qu'il impose de propositions, d'idées positives ou de solutions de remplacement. En l'occurrence, interdire certains vols internationaux ou intérieurs ne pose pas de problème en soi, bien que leur impact – cela a été dit à plusieurs reprises – soit très faible au regard de la pollution globale produite par notre pays. Mais cette mesure risque d'emporter un coût humain disproportionné et, par surcroît, de ne pas favoriser le désenclavement de certaines régions.

Ne faudrait-il pas d'abord proposer des solutions de remplacement, à l'instar, entre autres, des lignes TGV et des intermodalités entre le train et l'avion ? S'agissant par exemple de la Haute-Garonne, je ne crois pas que la LGV – ligne à grande vitesse – à destination de Toulouse fasse partie de votre feuille de route, monsieur le ministre délégué. Elle pourrait néanmoins avoir des effets positifs certains sur le plan environnemental. Outre le fait de remplacer l'avion, la création d'une LGV permettrait de libérer le réseau ferré existant et donc de multiplier les trains régionaux du quotidien. Voilà une mesure qui, associée à une transformation de notre industrie, initierait certainement un processus plus large pour la population, en ce qu'elle produirait moins de désagréments et de bouleversements indésirables et permettrait de protéger les emplois salariés du secteur de l'aéronautique.

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