Intervention de Jean-Baptiste Djebbari

Séance en hémicycle du samedi 10 avril 2021 à 21h00
Lutte contre le dérèglement climatique — Article 36

Jean-Baptiste Djebbari, ministre délégué chargé des transports :

La ligne Paris-Strasbourg a absorbé en quelques mois 90 % du trafic des lignes aériennes et, six mois après l'inauguration de la ligne Paris-Bordeaux, en juillet 2017, 60 % des clients se sont reportés sur le train. Il existe donc une complémentarité, et parfois une concurrence, entre ces modes de transport ; lorsqu'il existe une offre ferroviaire robuste, c'est-à-dire une ligne à grande vitesse, les clients se reportent en général sur le train. Or nous avons à l'étude un grand projet de régénération du réseau ferroviaire et cinq projets de lignes à grande vitesse, y compris le GPSO – le grand projet ferroviaire du Sud-Ouest. Nous avons l'ambition d'avancer résolument sur le sujet.

La mesure proposée dans l'article est raisonnable dans sa formulation. Elle ne va pas jusqu'aux trajets de moins de quatre heures, une option qui aurait asséché des territoires qui ont besoin de l'avion pour préserver leur attractivité. De plus, la mesure sera appliquée de façon incrémentale et coordonnée avec les territoires et avec le groupe Air France-KLM qui opère sur beaucoup de ces lignes. Elle nous conduit à arrêter les lignes Orly-Bordeaux, Orly-Nantes et Orly-Lyon en préservant les correspondances, y compris vers l'outre-mer et vers l'aéroport Paris-Charles-de-Gaulle, qui est un hub parisien, français et européen.

S'agissant des emplois, la capacité de la filière industrielle à se décarboner et à se créer de nouveaux avantages comparatifs – car la filière aéronautique sait tout faire de A à Z – représente aussi des emplois de demain. Elle n'est pas décorrélée de la filière hydrogène, et nous sommes également en train de lancer une filière biocarburants territorialisée, à haute valeur ajoutée et créatrice d'emplois.

Bien sûr, la crise joue un rôle et dramatise le débat actuel, mais nous arriverons un jour à la mettre derrière nous. Je rappelle que l'Asie est repartie intégralement et que l'Amérique du Nord a retrouvé 80 % de son trafic habituel. Nous sommes à 40 %, et nous avons encore une vision d'Européens enkystés dans la crise, mais je vous invite à dédramatiser, à vous projeter dans l'avenir et à avoir foi en nos capacités et en celles de la filière aéronautique.

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