Intervention de Jean-Luc Mélenchon

Séance en hémicycle du mardi 18 juillet 2017 à 15h00
Règlement du budget et approbation des comptes de l'année 2016 — Article 3

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Mélenchon :

…quand on se hasarde sur le chemin qui est le mien.

Je vais vous dire le fond de ma pensée concernant la dette : vous avez eu parfaitement raison de rappeler le contexte dans lequel est né le rapport entre le taux de déficit et le PIB. Mais votre raisonnement montre qu'il est impossible d'atteindre le taux qui a été fixé. On ne le peut pas ! Et l'Europe nous demande maintenant un déficit structurel de 0,5 %. Heureusement, nous allons discuter à perte de vue pour savoir ce qu'est un déficit structurel, ce qui nous fera gagner du temps, mais on ne peut pas atteindre cet objectif.

Tout ce que je veux vous dire à cet instant, c'est que j'ai la conviction que personne ne paiera jamais ses dettes. Et je redoute le moment où il faudra en convenir. Regardez les gesticulations auxquelles on se livre pour la dette de la Grèce ! Mais quand cela va faire le tour de l'Europe et toucher les « gros morceaux », comme l'économie française, il y aura de quoi trembler, car au cours de l'histoire, hélas ! le non-paiement de la dette a toujours eu des conséquences catastrophiques.

C'est pourquoi, monsieur le ministre, je vous le dis franchement et en face, je préfère une inflation à 5 % causée par le rachat de toutes les dettes publiques par la Banque centrale – car au moins nous resterons tous en vie – et une politique de la relance fondée sur une rupture technologique, comme la transition écologique, aux deux autres solutions que nous avons connues dans l'histoire, la banqueroute et la guerre, qui détruisent tout, car ce sont les seules alternatives à la relance et à l'effacement de la dette. Personne n'en a jamais trouvé d'autres.

Ne prenez pas l'exemple de l'Espagne : sa situation ne durera pas, car ce n'est pas structurel. Si vous deviez citer un pays, ce serait le Portugal. Quant aux Japonais, c'est l'exemple qui confirme ma démonstration : une économie qui ne fait rien, qui n'a pas de jeunes, finit par décrépir.

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