Intervention de Nicolas Hulot

Séance en hémicycle du vendredi 1er décembre 2017 à 9h30
Fin de la recherche et de l'exploitation des hydrocarbures — Discussion générale

Nicolas Hulot, ministre d'état, ministre de la transition écologique et solidaire :

Nous partageons de nombreux points de vue mais il faut vraiment avancer. Ce projet de loi a des défauts. Pour certains, il va trop vite ; pour d'autres, trop lentement. Ne freinons cependant pas cette dynamique. Le temps ne s'arrête pas là : vous pourrez conserver vos exigences, poursuivre vos combats – moi-même, je le ferai. Vous pourrez y greffer d'autres éléments pour créer ce cadre plus cohérent qui n'est pas encore en vigueur aujourd'hui. J'entends tout cela mais il faut qu'ensemble, nous avancions.

Il a été relevé que nous ne savons pas où nous serons en 2040, dans cinq mandatures. Certains disent que les objectifs fixés sont trop lointains ; d'autres, qu'ils sont trop brutaux. Mon plan d'action – il n'est du reste pas ma propriété – est fait d'objectifs non seulement à long terme, mais aussi à moyen et à court terme. Il fait partie d'un ensemble d'éléments garantissant une prévisibilité et des points d'étapes. Ce dispositif fait partie d'un tout, qui repose sur quatre piliers, notamment, je le rappelle, la baisse de la consommation.

Je ne peux pas souscrire à l'argument selon lequel il induira une hausse de l'importation ; si c'est le cas, c'est que nous aurons largement échoué. Il y a bien un point d'étape avec une réduction de notre consommation de 30 % et un objectif à plus long terme de réduction de 50 %. Si nous échouons sur l'un des piliers, nous échouerons sur l'ensemble du dispositif.

Madame Beauvais, j'entends certains de vos arguments, mais vos critiques quant au nombre d'emplois et aux richesses que génère cette industrie ne me semblent pas fondées. Permettez-moi d'abord de vous dire que le nouveau modèle énergétique, s'il se développe dans une transformation accompagnée, prévisible, socialement acceptable, générera non seulement beaucoup plus d'emplois que ceux qui seront perdus, mais aussi de la richesse, parce que ce sera autant d'argent que nous ne dépenserons pas pour nous approvisionner en énergie.

Je voudrais aussi vous citer un montant, qui m'a été confirmé hier, dans un déplacement auprès de l'Organisation mondiale de la santé, à Genève : les externalités négatives de l'utilisation des énergies fossiles sur l'environnement et la santé, sans même parler des externalités humaines – pardonnez-moi de les mettre de côté – se chiffrent en milliers de milliards de dollars pour la communauté internationale. Si nous pouvons dépenser cet argent en amont, pour satisfaire les besoins élémentaires des populations les plus vulnérables, y compris sur notre territoire, je pense que nous serons tous gagnants.

Enfin, je prends acte de la revendication légitime de discuter à nouveau du code minier dans un délai court, afin de traiter les sujets qui n'ont pas été abordés dans ce projet de loi.

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