Intervention de Claude Mandart

Réunion du mercredi 29 novembre 2017 à 17h05
Commission d'enquête chargée d'examiner les décisions de l'État en matière de politique industrielle, au regard des fusions d'entreprises intervenues récemment, notamment dans les cas d'alstom, d'alcatel et de stx, ainsi que les moyens susceptibles de protéger nos fleurons industriels nationaux dans un contexte commercial mondialisé

Claude Mandart, délégué syndical central de la Confédération française de l'encadrement-Confédération générale des cadres (CFE-CGC) Alstom France :

Je partage totalement les propos tenus par mes collègues. S'agissant du métro de Lille, je connais assez bien le sujet : je travaille indirectement sur ce projet, dans l'établissement qui développe cette nouvelle solution très innovante mais qui nécessite plus de temps et de ressources que ce qui avait été initialement prévu.

Or le marché de l'emploi dans le domaine du ferroviaire est extrêmement tendu, notamment en région parisienne. Systra, la Société du Grand Paris, Siemens et Alstom se piquent mutuellement les ressources. Il y a quelques jours, nous avons appris que notre direction accordera un bonus de 1 500 euros à qui pourra coopter une personne ayant les compétences qui nous manquent. Autrement dit, si je ramène un candidat de l'extérieur dont les compétences correspondent à un emploi ouvert, je vais toucher une prime de 1 500 euros… Il y a un réel déficit de compétences.

L'association avec Siemens va-t-elle permettent de régler les difficultés que nous rencontrons à Lille ? Je ne le pense pas. Ce rapprochement est-il un moyen de préparer la gestion de la pyramide des âges ? Comme le soulignait Jean-Louis Profizi, Siemens ne nous donne aucune information, d'où notre difficulté à émettre un avis sur ce projet de fusion. Les experts nommés par le comité d'entreprise européen ont accès aux informations fournies par Alstom, ce qui ne présente pas beaucoup d'intérêt pour nous, puisque nous les avons déjà. En revanche, nous aimerions avoir des informations sur Siemens : leur portefeuille de produits, la charge et la pyramide des âges de leurs sites… Si nous avions ces données, nous pourrions les rapprocher de celles d'Alstom et avoir une idée de l'ensemble pour être capables de nous projeter dans l'avenir. Mais pour l'instant, nous ne disposons que de la moitié des informations.

S'agissant des TET, je considère moi aussi que la situation est parfaitement ubuesque. Le Régiolis d'Alstom ou les trains de Bombardier pouvaient, moyennant quelques adaptations, répondre au besoin. Nous sommes en train de répondre à un appel d'offres qui va nous coûter plus cher que la production des trains ! Chez Alstom, j'ai entendu des directeurs se demander si cela en valait la peine. Déjà que nous avons du mal à gagner de l'argent sur nos contrats, voilà qu'on va perdre de l'argent avant même d'avoir commencé !

M. Sommer a posé une question sur la pile à hydrogène. Alstom a développé un train propre, le iLint, qui fonctionne avec une pile à hydrogène. Il a été présenté – et vendu – sur les marchés allemand et scandinave. Nous sommes vraiment à la pointe de l'innovation technologique dans ce domaine. Nous avons d'ores et déjà une solution industrielle à proposer.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.