Intervention de Claude Mandart

Réunion du mercredi 29 novembre 2017 à 17h05
Commission d'enquête chargée d'examiner les décisions de l'État en matière de politique industrielle, au regard des fusions d'entreprises intervenues récemment, notamment dans les cas d'alstom, d'alcatel et de stx, ainsi que les moyens susceptibles de protéger nos fleurons industriels nationaux dans un contexte commercial mondialisé

Claude Mandart, délégué syndical central de la Confédération française de l'encadrement-Confédération générale des cadres (CFE-CGC) Alstom France :

Mes collègues ayant déjà répondu aux principales questions, je serai bref.

Au moment du rapprochement des activités ferroviaires de Siemens et d'Alstom en 2014-2015, j'avais parlé d'un risque de « bain de sang social ». Aujourd'hui, de toute évidence, nous bénéficions d'un répit de quatre ans. Cela étant, personne n'avait parlé de bain de sang social au moment de l'opération avec General Electric : or maintenant, on y est… Autant dire que nous sommes en droit de nous inquiéter pour les emplois une fois la période de garantie passée, si tant est que l'on puisse être confiant d'ici là.

Le chinois CRRC n'est pas encore présent, mais il faudra l'anticiper. Je suis tout à fait d'accord : il ne faut pas attendre que le ver soit dans le fruit pour traiter l'arbre. Il faut se préparer, d'autant que les prémices sont là : il n'est qu'à voir l'accord de partenariat commercial signé entre Thalès – qui est tout de même détenu en partie par l'État – et CRRC, pour la commercialisation de matériel roulant dans le cadre d'appels d'offres en matière de signalisation ferroviaire. Et cela reçoit le label de l'État français… On marche sur la tête !

Le rapprochement avec Siemens améliorera-t-il les capacités d'innovation d'Alstom ? Oui, certainement. Mais aujourd'hui, ces capacités d'innovation sont déjà là, notamment dans le domaine de la diversification : Alstom a présenté Aptis, un bus électrique développé – entièrement sur fonds propres – par notre filiale NTL New Translohr à Duppigheim. Ce bus est actuellement en essai à la RATP et chez Keolis, dans un certain nombre d'agglomérations un peu partout en France. Et sauf erreur de ma part, il a rencontré un franc succès il y a quelques semaines au salon Busworld de Courtrai, où il a même été primé. C'est un concept très novateur, pour lequel nous sommes vraiment partis d'une feuille blanche.

De fait, le transport collectif propre est un domaine sur lequel Alstom tient à se développer – tout à l'heure, nous avons parlé du train iLint et de la pile à hydrogène. Et il est évident qu'en mariant les capacités de Siemens avec celles d'Alstom, l'innovation y gagnera.

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