Intervention de Thomas Gassilloud

Réunion du mercredi 6 décembre 2017 à 9h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThomas Gassilloud :

Afin que l'on mesure bien le chemin parcouru, je voudrais rappeler quel était l'état de la réserve il y a vingt ans. Ce que l'on surnommait alors souvent la « réserve barbecue » permettait à des personnes dans une forme physique que, pour ne fâcher personne, je qualifierai d'inégale de venir pratiquer quelques activités le week-end, avec beaucoup d'encadrement. Les choses ont beaucoup évolué au cours des dernières années, et la garde nationale actuelle n'a plus rien à voir avec ce que j'ai décrit, comme en témoigne le chiffre de 7 000 réservistes engagés chaque jour.

Pour ce qui est du taux d'emploi, on parle d'une moyenne d'activité de l'ordre de trente-cinq jours par an, ce qui représente près de 10 % des jours de l'année. Il me semble qu'avec une telle répartition du temps, le réserviste a du mal à mener de front sa vie civile et sa vie militaire. On a évoqué les difficultés au sein de l'entreprise, et le fait qu'un certain nombre de réservistes exercent leur activité de manière clandestine, même si ce phénomène a tendance à diminuer. Tout cela se traduit par une moindre disponibilité des réservistes, des délais de mobilisation plus longs, et des difficultés de projection. Si la 27e brigade d'infanterie de montagne (BIM) a commencé à projeter des sections de réserve au sein du dispositif Vigipirate dans un cadre expérimental, il semble bien que de telles opérations soient assez compliquées à mettre en oeuvre. J'estime pour ma part que certains métiers sont plus compatibles que d'autres avec un engagement soutenu – je pense notamment aux indépendants, aux personnes pratiquant le télétravail, ou encore aux saisonniers : on comptait par exemple un grand nombre de saisonniers de montagne au sein de la 27e BIM.

Si vous avez évoqué l'éventualité de faire passer le seuil plafond de la durée annuelle d'activité à accomplir au titre de la réserve opérationnelle de trente à soixante jours, je me demande si, dans le cadre d'une vision prospective, il ne faudrait pas cibler un peu plus le recrutement et augmenter sensiblement le nombre de jours de disponibilité demandés à chaque réserviste, afin d'aboutir à un véritable statut de militaire à temps partagé. Qu'en pensez-vous ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.