Intervention de Jean-Luc Fugit

Séance en hémicycle du mardi 12 décembre 2017 à 21h30
Orientation et réussite des étudiants — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Fugit :

Monsieur le président, madame la ministre, monsieur le président de la commission, monsieur le rapporteur, chers collègues, nous nous retrouvons pour examiner le projet de loi relatif à l'orientation et à la réussite des étudiants, qui donnera le cadre législatif nécessaire pour que les choix annoncés par le Gouvernement lors de la présentation du plan Étudiants, le 30 octobre dernier, deviennent une réalité.

Je tiens tout d'abord à souligner que nous sommes ravis que le projet de loi de finances pour 2018 apporte 200 millions d'euros supplémentaires au budget de l'enseignement supérieur pour soutenir la mise en oeuvre de ce plan.

La concertation qui a précédé l'élaboration du plan Étudiants a permis de converger vers l'idée largement partagée que nous devons être en mesure de proposer à chaque jeune un parcours d'orientation et de formation réaliste en lien avec son projet personnel.

Vice-président d'une université jusqu'à mon élection, j'ai pu mesurer les difficultés rencontrées par notre système d'orientation arrivé à bout de souffle et conduisant certains lycéens à subir leur orientation, ce qui se traduit souvent par un échec dès les premiers pas dans l'enseignement supérieur.

La plate-forme APB était devenue une plate-forme d'affectation et n'a jamais été un outil d'aide à l'orientation. La poussée démographique a ensuite mis en tension certaines filières, qui ont connu près de 50 % d'augmentation des inscriptions ces dernières années, conduisant même à faire appel au tirage au sort, un scandale dont la sortie relève de la responsabilité politique.

Je me réjouis donc que ce projet de loi propose une nouvelle approche de l'orientation qui s'appuie sur de nouvelles bases et marque de nouvelles exigences qui se retrouveront dans la nouvelle plate-forme Parcoursup. Cette approche permettra d'inscrire chaque lycéen et chaque étudiant dans une démarche d'orientation choisie, éclairée et co-construite, une démarche qui représente le premier facteur de réussite de tout parcours de formation et d'insertion professionnelle.

Je profite de cette tribune pour rappeler que nous devrons adopter cette nouvelle approche en y associant étroitement les personnels du secondaire et du supérieur, qu'ils soient spécialistes de l'orientation ou enseignants – tous personnels dont je souligne le grand professionnalisme et le dévouement mais qui ont besoin de ce nouveau cadre pour mieux servir les intérêts de nos élèves.

La question de la réussite de chacun dans son parcours de formation est aussi très importante. Les taux de réussite observés sont décevants, principalement en première année de licence et ce quelle que soit la filière d'origine des bacheliers. Avec un taux d'échec dépassant 60 % en première année et largement moins d'un étudiant sur deux réussissant à obtenir sa licence en trois ans, voire moins encore dans certaines filières, la vraie question qui se pose à tout responsable politique est celle de savoir comment faire réussir plus et mieux dans l'enseignement supérieur.

Madame la ministre, votre projet propose un accompagnement en fonction du profil des étudiants qui nous paraît très pertinent pour favoriser leur réussite. Nous aurons l'occasion d'y revenir lors de l'examen de l'article 1er. Proposer un accompagnement pédagogique complémentaire aux bacheliers dont le profil est en décalage avec les attendus de la formation d'accueil est un progrès considérable qui engagera par le biais d'un contrat pédagogique l'établissement d'accueil et l'étudiant au bénéfice de la réussite de ce dernier.

Ce texte propose également de moderniser le cadre de la protection sociale des étudiants et de se donner les moyens de conforter les actions d'accueil, d'accompagnement social, sanitaire, culturel et sportif des élèves et des étudiants. Cet aspect du texte est important : si une orientation choisie et co-construite constitue un premier facteur de réussite, l'accès à la santé et la qualité du cadre de vie sont d'autres facteurs déterminants. L'accès au sport, à la culture, à l'investissement citoyen sont autant d'occasions d'acquérir des compétences transversales qui permettent aux étudiants d'enrichir leur profil, ce qui constitue un atout supplémentaire dans leur préparation à l'insertion professionnelle.

Le texte propose également de permettre aux étudiants de bénéficier d'une année de césure dès le premier cycle. Ce dispositif permet de laisser le temps nécessaire pour que le projet personnel et professionnel mûrisse, pour découvrir d'autres horizons, pour acquérir de nouvelles compétences, autant de possibilités favorisant la personnalisation des parcours.

Nous pensons que ce projet de loi, conjugué au plan Étudiants, permettra à l'ensemble des acteurs – lycéens, étudiants, familles, personnels du secondaire et du supérieur – d'améliorer leur connaissance réciproque. Nous faisons, au fond, ce pari : que tous les acteurs travaillent à redonner à notre jeunesse confiance en l'avenir.

Un sportif célèbre disait : « une des clés du succès est la confiance en soi, une des clés de la confiance en soi est la préparation. » C'est bien ce que va permettre la démarche engagée : les élèves seront mieux accompagnés dans le choix de leur orientation ; les étudiants seront mieux accompagnés dans la réussite de leur parcours d'études et reprendront confiance pour mieux s'inscrire dans une trajectoire d'orientation professionnelle en lien avec leur projet personnel.

En conclusion, soyez assurée, madame la ministre, du soutien de notre groupe pour mener à bien l'examen de ce texte et en faire le point de départ d'une nouvelle ambition donnée à notre jeunesse étudiante.

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