Intervention de Olivier Véran

Séance en hémicycle du mercredi 19 juillet 2017 à 15h00
Modernisation du système de santé – profession de physicien médical et qualifications professionnelles dans le domaine de la santé – fonctionnement des ordres des professions de santé — Article 2

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Véran :

Comme l'a rappelé une collègue siégeant sur un autre banc, j'ai interpellé Mme la rapporteure en commission sur la question de l'accès partiel et j'ai reçu des réponses et de Mme la rapporteure et de Mme la ministre, qui a expliqué les démarches suivies par d'autres pays européens. Mon intervention a pour objectif de dédramatiser un peu la question.

Je tiens à rappeler, s'agissant de la mobilité des professionnels de santé à travers les frontières de l'Union européenne, que ce texte ne traite pas des professions médicales. Celles-ci bénéficient déjà d'une reconnaissance automatique des compétences et des diplômes. Un médecin originaire de n'importe quel pays de l'Union européenne peut s'installer sans difficulté en France. C'est le cas pour 1 600 médecins européens par an, avec une forte poussée en provenance de la Roumanie. Un certain nombre d'entre eux sont du reste de jeunes Français qui sont allés se former à l'étranger – cela devra nous conduire, madame la ministre, à aborder la question du numerus clausus.

S'agissant des professions paramédicales, 17 000 masseurs-kinésithérapeutes formés à l'étranger exercent aujourd'hui en France, ce qui représente 20 % de la masse salariale. Est-ce beaucoup ? Il faut savoir que 45 % d'entre eux sont des Français qui ont contourné les études de santé françaises pour se former en Belgique. Les 3 500 orthophonistes formés à l'étranger qui exercent en France représentent quant à eux 15 % de la masse salariale, mais 95 % d'entre eux sont des Françaises et des Français partis se former à l'étranger, notamment en Belgique et en Roumanie.

Quel est le moteur principal, en dehors du contournement des études françaises et de la sélection par le numerus clausus, sur lesquels il faut revenir ? C'est le différentiel de salaires. Or, sur le territoire national, existe-t-il un marché des professions paramédicales sous le régime de l'accès partiel ? Je ne le crois pas. Un ressortissant de l'Union européenne titulaire d'un diplôme paramédical n'a aucun intérêt à venir s'installer en France pour exercer seulement une partie de l'activité.

1 commentaire :

Le 21/07/2017 à 13:50, Laïc1 a dit :

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"Les 3 500 orthophonistes formés à l'étranger qui exercent en France représentent quant à eux 15 % de la masse salariale, mais 95 % d'entre eux sont des Françaises et des Français partis se former à l'étranger, notamment en Belgique et en Roumanie."

Une honte absolue pour la France.

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