Intervention de Rosa Mendès

Réunion du mercredi 6 décembre 2017 à 16h00
Commission d'enquête chargée d'examiner les décisions de l'État en matière de politique industrielle, au regard des fusions d'entreprises intervenues récemment, notamment dans les cas d'alstom, d'alcatel et de stx, ainsi que les moyens susceptibles de protéger nos fleurons industriels nationaux dans un contexte commercial mondialisé

Rosa Mendès, membre CGT de l'intersyndicale GE « Hydro » :

La situation de GE « Hydro » à Grenoble illustre les conséquences de la fusion des activités d'Alstom et de GE. Tout d'abord, je souhaiterais vous rappeler ce que représente le site de Grenoble. C'est un site centenaire, qui a vu le jour en 1917. Il est le berceau de l'expertise sur l'hydraulique en France, et couvre l'ensemble de la chaîne de valeur, depuis la conception jusqu'au montage et la mise en service des turbines hydrauliques, des vannes et des conduites forcées.

Le site de Grenoble possède un centre de recherche mondial, qui apporte son appui à tous les centres de recherche de GE. Il est doté d'un laboratoire d'essai de six plateformes où sont testés les produits les plus complexes, d'un atelier de mécanique lourde servant à construire les équipements les plus critiques et d'un atelier de modèles réduits. Il s'agit donc d'un site industriel mais également d'un site de très haute technologie, où s'exercent des métiers-clés, des compétences-clés que l'on ne retrouverait pas ailleurs, si jamais elles venaient à être détruites.

Nous sommes présents en France mais aussi à l'exportation, qui représente 85 % de notre chiffre d'affaires.

Nous sommes positionnés sur divers segments, qui vont des machines neuves à la réhabilitation des centrales, et couvrons l'ensemble du spectre hydraulique, grande, moyenne, et petite hydro, ainsi que les services afférents.

Renouvelable et propre, l'énergie hydraulique présente l'avantage d'être stockable à très grande échelle. Nous maîtrisons parfaitement les turbines-pompes et les stations de transfert d'énergie par pompage (STEP), qui sont des équipements essentiels pour le mix-énergétique et pour l'indépendance de la France.

Enfin, tout en étant leader, nous travaillons au niveau régional avec les entreprises locales et les universités. Citons « Hydro'like », la chaire dédiée à la conception des machines du futur avec l'Institut national polytechnique de Grenoble (INPG) et les programmes Tenerrdis, Penelop 2, et bien d'autres que nous aimerions beaucoup développer à l'avenir.

Dans le monde, une centrale sur trois a été conçue par General Electric, ex-Alstom, sans parler de la base installée qui représente 20 % du parc mondial des centrales électriques ou de l'énorme potentiel des centrales à réhabiliter en France. Vous savez tous qu'il est d'autant plus important de maintenir et de réhabiliter ces centrales qu'elles sont essentielles pour assurer la sécurité des centrales nucléaires.

Nous n'avons que deux réels concurrents – Andritz en Autriche et Voith en Allemagne – qui possèdent des sites de fabrication industriels.

Le marché – qui obéit à des cycles longs d'une durée de trois à sept ans – est plutôt en croissance même s'il est passé par un creux de vague en 2016. GE est optimiste car les perspectives de croissance varient entre 2 % et 3 % par an. Aux dires des experts, le groupe s'attend à un doublement des commandes d'ici à 2020 et à une croissance à deux chiffres de son résultat net avant impôt en 2018.

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