Intervention de Danièle Obono

Séance en hémicycle du jeudi 14 décembre 2017 à 9h30
Orientation et réussite des étudiants — Article 6

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDanièle Obono :

L'intervention précédente montre parfaitement, de notre point de vue, les limites de ce projet de loi, et les problèmes qu'il pose – limites et problèmes qui ne sont qu'accentués en outre-mer, comme l'a bien montré notre collègue.

La priorité devrait être de corriger les inégalités économiques, au bénéfice des familles, des étudiants et des étudiantes à bas revenus. Lors de l'examen des articles, nous n'avons pas cessé de souligner que vous introduisez une sélection qui ne dit pas son nom. Elle va pénaliser encore davantage les familles, les étudiants et les étudiantes des classes populaires. Cela a été rappelé, il y a un instant encore, à propos de l'année de césure.

Je tiens, pour réaffirmer l'état d'esprit qui est le nôtre, à rappeler que nous ne faisons aucun procès d'intention au Gouvernement, même si, au terme « réussite », nous préférons celui d'« émancipation ». Nous souhaitons évidemment que toutes les jeunes et tous les jeunes aient accès au savoir ou à des expériences enrichissantes à l'étranger. Nous pensons en revanche que le rôle de la législation nationale est non pas seulement d'affirmer cette intention, mais de proposer des moyens concrets de corriger les inégalités – car elles existent. De notre point de vue, votre projet de loi, loin de remédier aux inégalités sociales, culturelles et éducatives, les renforce, notamment en outre-mer.

L'introduction de l'année de césure, en ouvrant des parcours à la carte, va privilégier celles et ceux qui disposent déjà d'un capital. C'est particulièrement évident pour les séjours à l'étranger, même si les bourses sont maintenues : ce n'est pas évident de vivre à Londres ou en Australie avec une bourse correspondant aux standards français. Toutes celles et tous ceux d'entre nous qui ont fréquenté l'université savent que les difficultés majeures, notamment pour ceux qui font de longues études, ce sont les difficultés économiques.

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