Intervention de Sébastien Nadot

Séance en hémicycle du mardi 11 mai 2021 à 15h00
Questions au gouvernement — Emplois dans le secteur aéronautique

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSébastien Nadot :

Monsieur le ministre de l'économie, des finances et de la relance, l'industrie aéronautique traverse une zone de turbulences sans précédent. La pandémie a déjà causé la destruction de 30 000 emplois dans l'aéronautique en France et, si le dispositif d'activité partielle, les prêts garantis par l'État et le fonds de soutien ont permis de limiter la casse sociale, l'Occitanie a néanmoins perdu 6 250 emplois directs en 2020. PME et sous-traitants ont été très fortement frappés par la crise et continueront à l'être, tandis que les entreprises donneuses d'ordre ont, pour l'instant, été moins touchées.

Je voudrais appeler votre attention sur l'emploi et les questions de souveraineté industrielle à travers la recherche et le développement.

Dans le plan de soutien à l'aéronautique française de 15 milliards d'euros, vous avez prévu de dédier 1,5 milliard à la transition énergétique, en fixant l'objectif ambitieux de lancer dès 2035 un avion « vert », fonctionnant à l'hydrogène. Or, le mois dernier, le comité exécutif d'Airbus a connu un important remaniement : pour la première fois de son histoire, l'ingénierie est passée sous gouvernance allemande et, avec elle, la direction de la technologie, au sein de laquelle sont gérés les budgets dédiés à la recherche et aux transferts technologiques.

À l'heure où les besoins en la matière sont très importants, non seulement pour l'avion vert mais également pour les besoins du futur avion de combat européen, le SCAF, un vaste mouvement de délocalisation de la recherche – vers l'Allemagne ou ailleurs – semble se préparer. Alors que nous disposons de compétences uniques, de grands moyens d'essais et de centres de recherche de très haute qualité – l'office national d'études et de recherches aérospatiales (ONERA), le centre européen de recherche et de formation avancée en calcul scientifique (CERFACS), l'institut de recherche technologique (IRT) Saint-Exupéry, les sites du centre national de la recherche scientifique (CNRS) et du commissariat à l'énergie atomique et aux énergies renouvelables (CEA) –, l'inquiétude est très grande à Toulouse, en Occitanie, et en Nouvelle-Aquitaine. Pouvez-vous nous assurer que le 1,5 milliard d'euros prévus sur trois ans alimenteront bien des sites dédiés à la recherche et aux transferts technologiques situés en France ?

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