Intervention de Nicolas Forissier

Séance en hémicycle du mardi 25 mai 2021 à 9h00
Questions orales sans débat — Parcs éoliens

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Forissier :

Ma question s'adresse à Mme la ministre de la transition écologique et concerne le développement, voire la prolifération si j'ose dire, de parcs éoliens dans certains départements et dans certaines régions.

L'éolien fait partie du mix énergétique et j'ai toujours pensé qu'il devait entrer pour une part dans celui-ci. Nous pourrions discuter de son modèle économique et des subventions publiques massives dont bénéficie cette filière, qui font de cette électricité une électricité très chère, financée par les contribuables ; mais ce n'est pas le débat que je souhaite ouvrir aujourd'hui.

Je tiens plutôt, je l'ai dit, à aborder la prolifération des éoliennes dans certains départements – notamment l'Indre, le Cher ou encore l'Eure-et-Loir, en région Centre-Val de Loire –, qui finit par nuire à la volonté du Gouvernement et de l'administration de développer cette forme d'énergie. En effet, force est de constater, désormais, un rejet massif de la population dans bien des territoires.

Il serait nécessaire, et c'est le sens de ma question, d'envisager une pause et de décréter un moratoire dans certaines régions – notamment dans le Centre-Val de Loire – afin de se mettre autour de la table et de déterminer ce qui est encore supportable, tant en ce qui concerne les zones d'implantation que l'évolution des distances de sécurité. Je rappelle que le périmètre de protection autour d'une éolienne avait été fixé à 500 mètres au début de l'installation de ces pylônes, quand ils mesuraient environ 80 à 100 mètres de hauteur ; or ils mesurent aujourd'hui plus de 200 mètres et cette distance n'a pas évolué.

Tel est le type de questions que nos concitoyens se posent et de situations qu'ils n'acceptent plus, notamment quand ils ont le sentiment d'être placés devant le fait accompli, de se trouver face au rouleau compresseur de promoteurs qui n'hésitent pas à utiliser toutes les ficelles et toutes les ruses pour imposer ce mouvement de prolifération de l'éolien, qui va s'accélérant.

Une implantation harmonieuse des parcs éoliens, y compris parfois dans des paysages préservés – c'est le cas sur la commune de La Châtre dans ma circonscription – contribue à ce que chaque territoire prenne sa part dans le combat pour une énergie renouvelable. Mais quand vous en arrivez à une multiplication des éoliennes, que votre paysage n'offre plus aucune perspective, que la valeur de votre bien immobilier s'effondre et que vous êtes obsédé par quelque chose qui détruit votre vie – c'est le cas de nombre de nos concitoyens –, il convient de s'interroger sur son développement.

Soixante-dix pour cent des parcs éoliens font aujourd'hui l'objet de recours devant le tribunal administratif ; ce chiffre illustre l'inquiétude de l'opinion publique. C'est pourquoi il me semble nécessaire d'instaurer un moratoire sur ces implantations, au moins dans certaines régions, et de se mettre autour de la table pour définir, de façon consensuelle, ce qui est encore envisageable, au moyen de concertations interrégionales – ce qui ne se pratique pas suffisamment actuellement.

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