Intervention de Typhanie Degois

Séance en hémicycle du mardi 25 mai 2021 à 9h00
Questions orales sans débat — Tunnel lyon-turin

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaTyphanie Degois :

Le Lyon-Turin n'est plus un projet, mais bien un chantier. L'enjeu est de taille : en 2019, plus de 46 millions de tonnes de marchandises ont transité par la frontière franco-italienne, mais seulement 7,8 % ont emprunté le rail. Le cap des 3 millions de poids-lourds a été franchi, avec les lourdes conséquences environnementales qu'on connaît.

Clé de voûte de la future liaison, le tunnel de base transfrontalier doit être livré d'ici à 2030. Le calendrier de réalisation des voies d'accès côté français est, en revanche, beaucoup plus incertain, malgré de nombreuses annonces. Déclarées d'utilité publique en 2013, les voies nouvelles – soit 190 kilomètres – entre Lyon et le tunnel transfrontalier en Savoie sont indispensables si nous voulons préserver l'environnement et assurer une mobilité efficace en Savoie et Haute-Savoie. Dans le souci de respecter les deniers publics, un phasage techniquement plus sobre – et donc moins coûteux – des voies d'accès a été privilégié. Pourtant, l'État préfère investir dans la modernisation de la ligne historique Dijon-Modane pour alimenter le futur tunnel. Or cette ligne est excentrée et inadaptée à un axe de fret massifié, puisqu'elle traverse plusieurs agglomérations et longe le lac du Bourget, plus grand lac naturel de France, je le rappelle ; de fait, elle suscite le rejet unanime des acteurs économiques et politiques de notre territoire.

La Savoie attend des réponses quant aux suites que le Gouvernement entend donner aux accès du Lyon-Turin. Aussi ai-je trois questions à vous poser, monsieur le ministre délégué. Tout d'abord, quel calendrier précis est envisagé pour lancer les travaux des voies d'accès françaises menant au tunnel ? À défaut de tels travaux, nous aurons construit un tunnel qui ne servira à rien ! Ensuite, pourquoi ne pas engager dès maintenant des travaux sur la portion de liaison qui fait consensus, entre Lyon et Saint-André-le-Gaz ? Enfin, l'État a-t-il engagé des démarches auprès de l'Union européenne pour le cofinancement des accès français, comme le Président de la République s'y était engagé l'année dernière ?

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