Intervention de Adrien Taquet

Séance en hémicycle du mardi 25 mai 2021 à 9h00
Questions orales sans débat — Pédopsychiatrie dans le val-d'oise

Adrien Taquet, secrétaire d'État chargé de l'enfance et des familles :

Depuis mon arrivée au ministère, il y a deux ans et demi, je n'ai pas effectué un seul déplacement sans entendre parler des problèmes de la pédopsychiatrie. Votre description de la situation dans le Val-d'Oise vaut pour tous les départements, quelle que soit leur typologie. À chacun de mes déplacements, on me parle des listes et des délais d'attente dans les centres médico-psychologiques (CMP), ce qui crée des inégalités en santé inacceptables.

C'est la raison pour laquelle, dès 2018, Agnès Buzyn avait élaboré la feuille de route de la santé mentale et de la psychiatrie. Quelque 30 millions d'euros étaient venus s'ajouter aux 80 millions d'euros débloqués en 2019 pour développer l'offre de psychiatrie dans les territoires, afin de financer deux projets régionaux qui ont encore été abondés par la suite. Il avait aussi été décidé – car tout ne dépend pas de l'aspect financier – de créer dix postes de chef de clinique assistant en pédopsychiatrie tous les ans.

Dans le cadre du Ségur de la santé, 160 postes de psychologues vont être créés dans les CMP. L'an dernier, faisant suite aux travaux de la commission « 1 000 premiers jours », vous avez accordé 10 millions d'euros au renforcement de la psychiatrie périnatale lors de l'adoption du projet de loi de financement de la sécurité sociale : il est important d'agir le plus tôt possible aux côtés des parents pour éviter que les situations ne se dégradent. Pour résumer, la pédopsychiatrie est au cœur de mon action et de mes préoccupations.

Dans le Val-d'Oise, l'offre de pédopsychiatrie infanto-juvénile comprend actuellement cinquante lits d'hospitalisation complète, 130 places d'accueil de jour ou de nuit, quinze centres médico-psychologiques, onze centres d'accueil thérapeutiques à temps partiel et trois équipes mobiles de pédopsychiatrie. La demande étant très forte, les délais de prise en charge sont trop longs, d'une durée inacceptable.

Grâce à la loi du 24 juillet 2019 relative à l'organisation et à la transformation du système de santé, nous avons mis fin au numerus clausus dans les études médicales, mais ses effets sur la démographie médicale seront progressifs. Afin d'attirer davantage de psychiatres dans le Val-d'Oise, des postes dits contrats de cliniciens, aux conditions financières dérogatoires, sont proposés par les autorités sanitaires.

En ce qui concerne les internes, l'ARS effectue un travail avec leurs représentants, les doyens des universités et les hôpitaux afin d'assurer une meilleure répartition de ces médecins entre Paris et l'ensemble de la région, en veillant à ce que le nombre de postes proposés corresponde aux besoins des uns et des autres.

Il faut mettre en place des projets qui vont attirer les professionnels de santé. C'est ainsi qu'une enveloppe de 1,3 million d'euros vient d'être octroyée au Val-d'Oise pour développer les projets de psychiatrie liés à la périnatalité et à l'accompagnement des enfants confiés à l'aide sociale à l'enfance – comme vous le savez, ces deux sujets s'enchevêtrent. Il faut aussi développer des centres médico-psychologiques et les postes de psychologues dans les maisons des adolescents, comme je l'ai évoqué en faisant allusion au Ségur de la santé.

Pour conclure, j'indique que la pédopsychiatrie constituera l'un des volets des assises de la santé mentale, organisées cet été, ce qui permettra d'aborder tous les sujets : moyens, CMP, filiarisation et autres. Dans le domaine de la prévention, je signale que nous avons mis en place le forfait 100 % psy enfant. Sur simple prescription du médecin – de la famille, de l'école ou de la protection maternelle et infantile (PMI) –, les enfants pourront bénéficier gratuitement de dix consultations auprès d'un psychologue, à partir du début du mois de juin.

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