Intervention de Pierre Cabaré

Séance en hémicycle du lundi 18 décembre 2017 à 16h00
Accord de partenariat entre l'union européenne et le kazakhstan — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Cabaré :

Ainsi, il convient de rappeler que ce pays est un acteur majeur dans la résolution des crises et la pacification du monde. En témoigne le démantèlement de son armement nucléaire. Monsieur Mélenchon, le 8 novembre dernier, vous avez loué les pays qui s'engagent dans la dénucléarisation ; or le Kazakhstan en fait partie ! Mais il était minuit et, nous le savons tous, c'est une heure à laquelle tout peut arriver !

Je vous le répète, et j'aurai encore d'autres occasions de vous le rappeler, il s'agit, pour notre pays, d'une vraie occasion d'élargir et d'intensifier nos liens avec une nation résolument tournée vers l'avenir, et qui est amenée à renforcer sa puissance au cours des prochaines années. En effet, le présent accord met l'accent sur le respect des valeurs démocratiques et des droits de l'homme, le renforcement de la lutte antiterroriste et la coopération commerciale. Je vais vous en exposer les motifs.

L'accord de partenariat et de coopération renforcé est composé d'un préambule, de neuf titres – constitués de 287 articles – , et de sept annexes. Il est certes un peu long mais intéressant.

L'État de droit est essentiel dans cette coopération, comme en témoigne l'importance accordée au respect des valeurs démocratiques et des droits de l'homme – j'insiste sur ce point. Comme j'ai pu le rappeler, le Kazakhstan a beaucoup fait progresser sa société. Tout en étant conscient des tâches qu'il lui reste à accomplir, il oeuvre pour le respect et la valorisation de chacun de ses citoyens. Il s'inspire très largement des principes et des valeurs démocratiques prônés par la Charte des Nations unies. Cette nation amie souhaite promouvoir ces valeurs universelles à travers toute l'Asie centrale, dans un processus de libéralisation des États de cette région. Nous devons accompagner cette démocratisation.

Le pays, majoritairement musulman, offre une liberté religieuse totale et a instauré un conseil des religions, au sein duquel les différents cultes entretiennent des relations régulières. Le président Nazarbaïev prône aussi le multiculturalisme. Il est nécessaire de renforcer la coopération en matière de dialogue politique, notamment à travers la politique étrangère et de sécurité. La prévention des conflits et la stabilité régionale sont des enjeux majeurs.

Par ailleurs, le Kazakhstan est devenu un médiateur important dans le règlement du dossier nucléaire iranien et a manifesté, à plusieurs reprises, sa volonté d'organiser des pourparlers visant à résoudre la situation dans le Donbass. En ce moment, Astana, qui a reçu, en 1999, le prix Villes pour la paix de l'UNESCO – l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture – , accueille le processus de résolution de la crise syrienne. Nous devons travailler étroitement avec ce pays afin de prévenir et de combattre le terrorisme à l'échelle régionale, mais aussi mondiale.

En outre, cet accord traduit une volonté d'accroître la coopération dans le domaine commercial et de favoriser les investissements. L'Union européenne multiplie les accords commerciaux avec le Kazakhstan, en particulier dans le domaine énergétique, car ce pays détient d'immenses ressources en hydrocarbures. En parallèle, l'Europe et le Kazakhstan engagent des politiques tournées vers 1'énergie verte ; en témoigne l'exposition internationale d'Astana présentée l'été dernier, qui faisait la promotion des énergies du futur.

Il convient de rappeler que la France est le troisième investisseur étranger au Kazakhstan. Nous y sommes historiquement présents dans le secteur de l'énergie, depuis plus de vingt ans. Notre technologie s'y exporte massivement et contribue à la transition énergétique de ce pays vers les énergies renouvelables. Les investissements français se concentrent également dans le secteur des transports ferroviaires – nous avons parlé à plusieurs reprises des routes de la soie – et aéronautiques, avec la présence importante d'Airbus – le siège de ce groupe étant situé dans ma circonscription, vous comprendrez que je sois particulièrement sensible à ce point.

De plus, l'Union européenne et le Kazakhstan s'engagent à respecter les droits et obligations définis par l'accord instituant l'Organisation mondiale du commerce. Il a été convenu de n'imposer aucune restriction à la circulation des capitaux ni aux paiements. Le présent accord prône un dialogue économique régulier et l'application des normes internationales et de l'Union européenne.

En outre, l'exposition internationale d'Astana a mis au coeur de sa politique la question de l'écologie et de la lutte contre le réchauffement climatique.

Je souhaite souligner que cet accord de partenariat et de coopération renforcée est très opportun pour l'Union européenne, pour le Kazakhstan, mais aussi pour notre pays. L'Union européenne accompagne et promeut le développement du Kazakhstan ; parallèlement, nous développons notre commerce et nos investissements dans ce pays.

Le Kazakhstan tend la main à l'Europe ; ne pas l'accepter serait un échec retentissant et une perte colossale. Nous devons oeuvrer pour développer ce partenariat. Figer un pays dans son passé, c'est ne lui laisser aucune chance pour l'avenir. Ne pas le considérer comme un acteur important constituerait une erreur d'appréciation quant à la capacité d'action de ce pays sur la scène internationale. La coopération envisagée serait bénéfique pour les différentes parties et permettrait l'instauration d'une relation étroite entre notre continent et la première puissance d'Asie centrale, en plein essor.

Ce pays nous fait la demande de l'accompagner dans ce qu'il réalise. C'est un peuple de femmes et d'hommes courageux, que ses dirigeants ont décidé de tourner résolument vers l'avenir, un avenir fait d'échanges, de partage et de paix. Pour cette raison, le groupe La République en marche a décidé de soutenir ce texte de partenariat et de coopération.

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