Intervention de Mireille Clapot

Séance en hémicycle du lundi 18 décembre 2017 à 16h00
Accord de partenariat entre l'union européenne et le kazakhstan — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMireille Clapot :

Non : chiche.

Je tiens toutefois à souligner que cet accord est un acte qui s'inscrit dans ce qui fait la grandeur de la politique étrangère de la France : nous parlons à tout le monde. C'est actuellement le cas au Moyen-Orient, où le Président de la République joue un rôle de médiateur important dans la résolution des différentes crises, qu'il s'agisse du Liban ou de la sauvegarde de l'accord sur le nucléaire iranien.

Nous ne partageons évidemment pas les mêmes choix politiques ou à propos des droits de l'homme, auxquels je viens de rappeler mon attachement, mais la France ne néglige personne : elle échange, convainc, elle croit que certaines de ses valeurs ont une ambition universaliste et méritent d'engager un dialogue permanent et constructif.

Je partage profondément cette vision. Le combat des droits de l'homme ne peut être gagné en ignorant, en tournant le dos et en ostracisant. L'absence de dialogue n'est jamais une solution. C'est pourquoi les accords de partenariat et de coopération sont importants pour notre diplomatie ; nous devons, tout en étant vigilants, accompagner ce mouvement.

Par ailleurs, comme l'ont souligné le rapporteur, dès son audition en commission, ainsi que mon collègue Pierre Cabaré et certains autres orateurs, les avancées constatées depuis janvier 2017 vers un nouveau partage du pouvoir entre présidence, gouvernement et Parlement constituent un premier pas que nous ne pouvons négliger.

L'accord contient également un volet économique. À ce titre, il faut souligner qu'il s'agit d'un accord où chacun gagne. En effet, il va renforcer le mouvement de rapprochement entamé depuis plusieurs années entre l'Europe et ce pays. L'Union européenne est récemment devenue le premier partenaire commercial du Kazakhstan et le premier investisseur étranger sur son territoire, représentant plus de la moitié de l'investissement direct étranger au Kazakhstan.

En matière de politique étrangère, la Russie reste évidemment le principal partenaire de ce pays, comme le prouve la tenue dans sa capitale, Astana, des négociations entre la Russie, la Turquie et l'Iran au sujet du conflit syrien. Cela tient, comme cela a été rappelé, à des raisons historiques, économiques et culturelles, environ un quart de la population du Kazakhstan étant d'origine russe. La Chine est un deuxième partenaire particulièrement important, cela a également été indiqué.

Les autorités d'Astana ont toutefois une volonté sincère d'ouverture à l'Europe. Le pays participe activement aux réunions des organisations internationales. Astana est ainsi un promoteur du désarmement et de la non-prolifération. Ses dirigeants ont renoncé à l'arsenal nucléaire hérité de l'Union soviétique et ont adhéré au traité de non-prolifération en 1994. Dans la crise ukrainienne, le Kazakhstan soutient le format Normandie.

Pour la France, qui dispose d'une influence relative dans la région, cet accord est important. Le Kazakhstan est un pays avec lequel nous avons un déficit commercial ; cet accord est un premier pas vers le rétablissement d'une balance plus favorable.

Ce pays est enfin une porte d'entrée vers la région, loin de l'enclavement que certains peuvent évoquer. Un proverbe kazakh dit : « Le cheval et la mélodie de la dombra sont les deux ailes du Kazakh. »

Pour toutes les raisons que je viens d'évoquer – ouverture, développement économique et amélioration des droits humains – , je vous invite à autoriser la ratification de cet accord.

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