Intervention de Philippe Bolo

Séance en hémicycle du mardi 19 décembre 2017 à 15h00
Fin de la recherche et de l'exploitation des hydrocarbures — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Bolo :

Madame la présidente, monsieur le ministre d'État, madame la présidente de la commission, monsieur le rapporteur, madame la rapporteure pour avis, il y a un peu plus de quinze ans, le 2 septembre 2002, le Président Jacques Chirac prononçait au Sommet mondial du développement durable de Johannesburg un discours qui est resté dans nos mémoires. Il commençait par ces mots : « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. » Il poursuivait ainsi : « Il est temps, je crois, d'ouvrir les yeux », avant d'ajouter : « Nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas ! »

Avec ce projet de loi, le Gouvernement et le ministre d'État montrent qu'ils ont bien les yeux ouverts, qu'ils ne regardent pas ailleurs et qu'ils sont conscients qu'il est urgent d'agir. Ce texte s'inscrit dans le temps, prolongeant l'ambition de l'accord de Paris, signé par 196 États, et fixant un horizon, l'année 2040. Il nous permet aussi de préparer et d'accompagner l'économie de demain. Pour sortir de l'addiction aux énergies fossiles, il faudra que les entreprises développent des ruptures technologiques et envisagent les innovations d'un nouveau monde énergétique.

Ce texte n'est qu'une pièce parmi divers éléments qui conjuguent leurs effets, comme la loi sur la transition énergétique, le plan Climat, la future programmation pluriannuelle de l'énergie qui interviendra au printemps 2018 et, au-delà, les politiques et les actions publiques ayant pour objectif commun de diminuer la consommation des énergies fossiles et de réduire l'émission de gaz à effet de serre, par exemple via le transfert vers les énergies renouvelables. Étape par étape, la France construit ce qui lui permettra d'entrer dans le monde énergétique de demain.

Il convient de signaler, parmi d'autres points, le caractère précurseur de ce texte grâce auquel la France devient un chef de file, comme l'ont souligné plusieurs d'entre vous à cette tribune : elle devient le premier pays au monde à interdire la recherche et l'exploitation des hydrocarbures, donc à déstocker du carbone présent dans le sol. C'est d'autant plus important que la France a été aussi le pays d'accueil de la COP21 et du très récent One Planet Summit. D'autres pays suivront, je n'en doute pas, notamment parce que la Banque mondiale a décidé récemment de ne plus financer les projets d'exploration et d'exploitation des hydrocarbures souterrains.

Je veux aussi saluer la méthode employée pour l'examen de ce texte à l'Assemblée nationale et le dialogue qui s'est noué entre députés de différents bords. Cela a permis de concilier exigences économiques et exigences environnementales. Il faut le souligner, car les unes ne vont pas sans les autres. Pourquoi les exigences environnementales devraient-elles réduire les ambitions économiques ? Conjuguer les unes et les autres est tout le sens, notamment, du travail effectué par les parlementaires, à commencer par M. le rapporteur et Mme la rapporteure pour avis, qui se sont constamment efforcés de trouver des accords pour aboutir au texte que nous examinons ce soir.

Le groupe du Mouvement démocrate et apparentés réitère donc son soutien à ce projet de loi. Je conclurai en citant le Président de la République, qui déclarait le 12 décembre au One Planet Summit : « Le défi de notre génération, c'est d'agir, agir plus vite et gagner cette bataille contre le temps, cette bataille contre la fatalité, [… ] pour que nos enfants et peut-être même nous-mêmes, nous puissions choisir notre avenir, choisir notre planète. » Ce texte y contribuera.

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