Intervention de Éric Coquerel

Séance en hémicycle du mardi 12 octobre 2021 à 21h30
Projet de loi de finances pour 2022 — Après l'article 3

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Coquerel :

Que cela soit dit une fois pour toutes, vous ne défendez pas la baisse de la pression fiscale sur tous les Français mais les cadeaux que vous avez faits aux plus riches. Si l'on considère la fiscalité dans sa totalité – l'impôt sur le revenu n'en représente que quelque 20 %, il faut y ajouter les impôts indirects –, les chiffres sont totalement différents de ce que vous dites : en réalité, les plus riches de nos concitoyens subissent une pression fiscale globale proportionnellement moins importante que les plus défavorisés. Je vous ai cité les chiffres, notamment ceux du patrimoine, et vous n'avez pas répondu. Vous avez fait des cadeaux tellement forts qu'on peut dire que le système fiscal français n'est plus redistributif, alors que c'est une de ses fonctions.

En outre, comme l'a indiqué Jean-Paul Dufrègne, nous sommes dans une situation exceptionnelle. Quand 51 milliards d'euros de dividendes ont été versés début 2021 dans les entreprises du CAC40, y compris celles qui licencient, et quand il se produit l'envolée que j'ai dite sur les patrimoines – hausse de 30 % l'an dernier –, on doit demander un effort plus grand à ces Français qui, de surcroît, ont profité des dernières années. De tout temps, en situation de guerre ou autre, un effort exceptionnel a été demandé. Pendant ce temps, 4 millions de personnes, selon le Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (CREDOC), sont des « nouveaux vulnérables », c'est-à-dire qu'elles s'enfoncent dans la misère.

Ce que vous dites n'est pas tenable. Ceux qui ont profité, ceux qui gagnent beaucoup plus que la grande majorité des Français doivent contribuer à l'effort face à la crise du covid. Cela semble d'une telle logique que croyez-moi, peu de gens en dehors de votre majorité peuvent comprendre votre position.

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