Intervention de Christine Pires Beaune

Séance en hémicycle du mardi 2 novembre 2021 à 15h00
Questions au gouvernement — Législation sur la fin de vie

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristine Pires Beaune :

Monsieur le Premier ministre, ce 2 novembre marque la quatorzième journée mondiale pour le droit de mourir dans la dignité. Ma collègue Marie-Noëlle Battistel, moi-même et beaucoup d'autres soutenons cette revendication fort longtemps.

Or cette journée nous rappelle tristement que la France n'est pas à la hauteur de son héritage humaniste : elle n'a toujours pas ouvert cette faculté, contrairement aux Pays-Bas, à la Suisse, à la Belgique, au Luxembourg ou plus récemment à l'Espagne, tandis que l'Allemagne et le Royaume-Uni avancent également sur ce chemin. Mais, plus grave encore, notre pays n'est pas à la hauteur des attentes des Français, qui se prononcent massivement, étude après étude, en faveur de ce droit nouveau. Certes, depuis 2005 et la première loi sur la fin de vie en France, beaucoup de chemin a été parcouru, nombre de rapports, de missions et de comparaisons internationales ont été réalisés. Pourtant, plus de quinze ans après, nombre de Français malades, à l'image de Paulette Guinchard, atteinte d'une maladie incurable, doivent partir chaque année à l'étranger pour mourir paisiblement – si du moins ils en ont les moyens !

Le temps n'est plus seulement à la réflexion, mais à l'action. Nous sommes aujourd'hui à mi-chemin. Plusieurs propositions de loi déposées à l'Assemblée ou au Sénat n'ont pas abouti ; le Président de la République est resté sourd aux aspirations des Français et à la volonté exprimée par une majorité de parlementaires de tous bords comme en témoigne le courrier signé par 296 députés, le 7 mai dernier, vous appelant à légiférer.

Nous, socialistes, sommes convaincus que chacun doit pouvoir disposer du droit de choisir le moment et les conditions de ses derniers instants. Ce droit ne s'oppose en rien aux soins palliatifs, dont l'accès reste malheureusement très précaire et très inégalitaire. C'est bien pourquoi ces soins doivent être développés massivement et les aidants soutenus davantage. C'est là la condition de la liberté de choix qui doit revenir à chacun.

Monsieur le Premier ministre, allez-vous faire du droit de mourir dans la dignité une priorité politique d'ici la fin du quinquennat ?

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