Intervention de éric Labourdette

Réunion du mercredi 20 décembre 2017 à 9h00
Commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi pour un État au service d'une société de confiance

éric Labourdette, représentant de la Fédération autonome santé de la fonction publique territoriale (FA-FP) :

Quand j'entends dire que la fonction publique hospitalière est en retard sur le privé, cela me hérisse. La fonction publique, en particulier la fonction publique hospitalière, n'a pas un objectif de compétitivité avec le privé. Quelle clinique privée accepte aujourd'hui les gens sans mutuelle ou à la CMU ? L'hôpital public a des missions de service public.

Je ne voudrais pas que le texte donne aux usagers du service public le sentiment que l'État s'éloigne de plus en plus d'eux. C'est pourtant mon sentiment.

Dans la fonction publique hospitalière, nous avons connu la dématérialisation pour les transmissions écrites, les transmissions ciblées. C'est le coeur du métier : l'identité même du métier d'un agent de la fonction publique hospitalière passe par cette reconnaissance, par le moment de transmission, que l'on a voulu supprimer en le dématérialisant. Quand on enlève à un agent public l'identité de son travail, on détruit aussi l'objectif de ce travail. Si l'on veut une fonction publique forte, cela passe par un collectif et par une vraie représentativité de ce collectif.

Qui, aujourd'hui, a droit à l'erreur dans la fonction publique hospitalière ? Vous savez sans doute qu'en raison de la pénurie médicale, les transports infirmiers interhospitaliers (TIIH) sont voués à remplacer les équipes secondaires de services mobiles d'urgence et de réanimation (SMUR). L'infirmier qui assurera un transfert aura-t-il ce droit à l'erreur ? Bien sûr que non !

On a dit qu'il fallait faire participer les agents publics aux différentes réformes. Je suis heureux de l'entendre. Sur la tarification à l'activité, les agents n'ont jamais été associés, non plus que sur la nouvelle gouvernance, qui les a bien traumatisés aussi puisque cela a engagé une restructuration importante de la manière de travailler dans les hôpitaux, non plus que sur les groupements hospitaliers de territoire (GHT).

Sur le site du ministère de la fonction publique, on trouve plusieurs chartes, circulaires, plans de prévention relatifs aux risques psycho-sociaux. Comme l'a si bien dit Yves Clot, les plans de prévention restent souvent en plan, et c'est assez dramatique.

Quand j'entends dire, ensuite, qu'il faut faire reposer les nouvelles réformes sur les épaules des agents, surtout ceux qui reçoivent du public, je considère que la fonction publique hospitalière est en première ligne. La prise en compte de ces pénibilités est d'une importance vitale.

La notion d'égalité, au niveau du service public, n'est, pour nous, pas négociable. À la Fédération autonome, nous sommes particulièrement attachés à la liberté et à l'égalité.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.