Intervention de Emmanuel Maquet

Séance en hémicycle du mardi 16 janvier 2018 à 21h30
Questions sur la politique environnementale du gouvernement

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuel Maquet :

Tous les sept ans, l'équivalent de la surface d'un département d'espaces agricoles ou naturels disparaît pour faire place à de nouvelles zones urbaines.

Les conséquences pour la biodiversité sont multiples : étanchéisation des sols, assèchement des nappes phréatiques et aggravation des inondations. L'artificialisation des sols est également un signe alarmant du malaise de notre agriculture, mais aussi un enjeu essentiel pour notre souveraineté alimentaire.

En septembre dernier, dans une interview au Parisien, M. le ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire a indiqué avoir mis à l'étude une nouvelle taxe portant sur l'artificialisation des sols. Face à ce réflexe fiscal, permettez-moi de vous faire part de quelques réflexions.

Dans le Vimeu, qui constitue la partie la plus industrielle du département de la Somme, dont j'ai la chance d'être l'élu, la désindustrialisation des années 1990 a laissé de nombreuses friches urbaines. Je me suis récemment rendu aux voeux du maire de Fressenneville, dans ma circonscription : après des années d'économies et de démarches administratives, il a enfin pu raser une ancienne usine métallurgique afin de créer un centre culturel. Pour cette commune de 2 500 habitants, les coûts de démolition et de dépollution de ce site se sont avérés considérables – 500 000 euros environ.

À Friville-Escarbotin, à Woincourt, comme dans de nombreux villages, les habitants sont excédés de voir leurs centres-bourgs défigurés par des cimetières industriels, tandis que, dans le même temps, les terres agricoles, moins chères et plus faciles à urbaniser, continuent d'être dévorées.

Monsieur le secrétaire d'État, la lutte contre l'artificialisation des sols passe non pas par une pénalisation du béton, mais par un recyclage des espaces déjà urbanisés. Plutôt que de créer une nouvelle taxe qui ne rendra pas la réhabilitation des friches moins onéreuse, ne vaudrait-il pas mieux recréer un cercle vertueux orienté vers l'activité et la proximité, tout en préservant la qualité de vie ?

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