Intervention de Raphaël Schellenberger

Séance en hémicycle du mardi 16 janvier 2018 à 21h30
Questions sur la politique environnementale du gouvernement

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRaphaël Schellenberger :

Monsieur le secrétaire d'État, nous sommes engagés dans une lutte difficile mais indispensable contre le réchauffement climatique. Ce défi place chacun devant ses responsabilités.

Les efforts engagés pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre, tout autant que la transition vers les véhicules électriques, vont placer l'électricité au coeur des enjeux énergétiques. Pour réussir cette transition, il nous faut cesser d'opposer en permanence les énergies renouvelables et le nucléaire : tout au contraire, la réponse aux défis réside dans leur complémentarité.

La volonté de poursuivre à tout prix un objectif de réduction de la part du nucléaire dans notre mix électrique n'est pas compatible avec les exigences prioritaires de la lutte contre le réchauffement climatique : cette politique incohérente souffre d'un manque de réalisme.

Le Président de la République l'a affirmé en décembre dernier lors de son interview télévisée : « Il faut choisir ses batailles ». Nous avons la chance de pouvoir nous appuyer sur une énergie nucléaire faiblement émettrice de dioxyde de carbone : il nous faut donc penser un modèle émancipé de toute idéologie et en mesure d'accorder les forces et les faiblesses respectives du nucléaire et des énergies renouvelables.

La filière nucléaire française, troisième filière industrielle de notre pays, constitue un véritable atout pour notre économie. Notre parc nucléaire s'adapte en permanence afin de garantir continuellement un niveau de sûreté maximal, comme en témoignent les investissements réalisés à Fessenheim, première centrale nucléaire du parc français à respecter pleinement les nouveaux standards de sûreté établis après l'accident de Fukushima. En outre, le récent déplacement en Chine du Président de la République a montré tout l'intérêt de nos partenaires économiques pour nos compétences en matière d'énergie nucléaire.

Compte tenu de ces éléments, quels motifs conduisent le Gouvernement à s'en tenir à la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte, laquelle plafonne la production d'électricité nucléaire raccordée au réseau électrique français et provoquera un drame social autant qu'économique à Fessenheim, compte tenu des 2 200 emplois qui sont en jeu ?

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