Intervention de Jean-Michel Blanquer

Séance en hémicycle du mardi 16 janvier 2018 à 21h30
Questions sur l'éducation et le recrutement des enseignants

Jean-Michel Blanquer, ministre de l'éducation nationale :

Madame Faucillon, vous soulevez là un sujet évidemment majeur, particulièrement d'actualité puisque les vagues migratoires sont de plus en plus importantes en France. Vous rappelez à juste titre que l'instruction est obligatoire dans notre pays et que tout enfant se trouvant sur le territoire national a vocation à être scolarisé. C'est un droit que nul ne saurait contester : nous souhaitons tous que tout enfant soit scolarisé.

Sur la base de ce principe, nous devons regarder les faits tels qu'ils sont. Vous avez raison d'évoquer certains phénomènes qui, d'une certaine façon, nous submergent. L'institution de l'éducation nationale n'a pas à rougir de son action. Les CASNAV travaillent fortement pour réussir l'intégration des élèves allophones. En outre, tout un travail est mené par le monde associatif et par l'aide sociale à l'enfance.

C'est un sujet sur lequel nous travaillons avec la ministre des solidarités et de la santé, Agnès Buzyn. Nous l'évoquons aussi fréquemment avec les départements, car il nous semble à tous évident que les modalités de mise en oeuvre de l'aide sociale à l'enfance ont atteint une certaine limite. À mon sens, la question n'est d'ailleurs pas tant celle des moyens, car l'aide sociale à l'enfance bénéficie de moyens importants. Le problème est davantage d'ordre qualitatif : comme vous l'avez souligné, je ne suis pas sûr qu'envoyer un mineur séjourner dans un hôtel financé par les départements soit la solution la plus pertinente, notamment sur le plan éducatif. Je suis même intimement persuadé que les moyens alloués à l'aide sociale à l'enfance pourraient être bien mieux employés si nous travaillions bien avec les départements dans le futur. Tel est le sens des évolutions que nous prônons aujourd'hui.

C'est pourquoi j'ai récemment missionné les inspections générales pour travailler sur la question des élèves allophones. Leur rapport nous sera remis très prochainement. J'initierai un dialogue avec les départements, évidemment en lien avec le ministère des solidarités et de la santé, de façon à dégager les solutions nous permettant de répondre à ces problèmes.

Je pense aussi que l'éducation nationale et le milieu associatif doivent s'allier pour parvenir à des formules pragmatiques, notamment lorsque les élèves ne parlent pas du tout le français à leur arrivée.

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