Intervention de Elsa Faucillon

Séance en hémicycle du mardi 16 janvier 2018 à 21h30
Questions sur l'éducation et le recrutement des enseignants

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaElsa Faucillon :

Le projet de loi de finances pour 2018 a supprimé plus de 2 000 postes d'enseignants stagiaires. Comme j'ai déjà eu l'occasion de le dire, cette suppression acte officiellement la crise de recrutement d'enseignants et aura pour effet de multiplier les recrutements de contractuels au statut de plus en plus précaire. Mes collègues l'ont évoqué, cette baisse du nombre de postes offerts aux concours est un très mauvais signal envoyé aux étudiants. Le milieu enseignant demande au contraire des mesures concrètes de revalorisation du métier d'enseignant.

Nous croyons que le prérecrutement permettrait de développer l'attractivité du métier. Ce dispositif alternatif de formation a pour objectif de pallier la crise de recrutement en motivant davantage et plus tôt les étudiants à choisir la carrière d'enseignant. En effet, le rehaussement du niveau de recrutement, passé de la licence au master, réduit le nombre de candidats potentiels. Actuellement, on accède à la formation d'enseignant à la fin de son master, soit à un niveau d'étudesauquel peu d'étudiants issus des classes populaires accèdent. Non seulement pour relever le défi du recrutement, mais également pour diversifier les profils des personnes occupant cette fonction, il faut avoir la volonté d'aller chercher ces étudiants. La diversité a été un plus pour l'école quand on a travaillé à la réalisation de cet objectif ; je crois que nous devons le refaire aujourd'hui.

Nous sommes donc favorables à la mise en place d'un prérecrutement à partir de la première année de licence et à la rémunération des étudiants concernés. Pour assurer une démocratisation de l'accès aux études supérieures et aux métiers de l'enseignement et de l'éducation, il est en effet nécessaire de dégager ces étudiants des contraintes financières, en contrepartie d'un engagement de leur part dans une carrière enseignante.

Nous proposons également d'instaurer le concours au niveau licence 3 plutôt que master 1. Les étudiants bénéficieraient ainsi de deux années de formation professionnelle comme stagiaires ; leurs conditions d'entrée dans le métier s'en trouveraient améliorées et les nouveaux enseignants auraient une meilleure confiance en eux.

Monsieur le ministre, que proposez-vous pour revaloriser le métier d'enseignant ? Envisagez-vous l'expérimentation, que nous préconiserions de lancer à grande échelle, d'un prérecrutement des professeurs au niveau bac ou licence ?

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