Intervention de Laurence Trastour-Isnart

Séance en hémicycle du mardi 16 janvier 2018 à 21h30
Questions sur l'éducation et le recrutement des enseignants

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurence Trastour-Isnart :

« Tes parents ne vont pas être contents de toi ! ». « Finis ton travail ou tu ne vas pas en récréation ! » « Tu ne comprendras jamais rien à rien ! » « Je ne sais vraiment pas ce que tes parents pourront faire de toi ! » « Ce n'est pas comme ça que tu arriveras à apprendre à lire ! » Monsieur le ministre, chers collègues, qui ici n'a jamais entendu l'une de ces phrases dans une école primaire ?

D'après un rapport du Haut Conseil de l'éducation, 40 % des enfants sortent chaque année du CM2 avec des lacunes qui rendront difficile une scolarité normale au collège. Cela ne signifie pas que 40 % des enfants sont moins intelligents que les autres ; cela signifie simplement que notre système est inadapté.

L'être humain apprend et s'épanouit avec l'expérience, à son rythme, dans une relation positive à l'autre. Il est essentiel de développer des pédagogies coopératives et de susciter la curiosité, l'enthousiasme des enfants et l'envie d'apprendre. Les relations positives à l'autre favorisent l'apprentissage, la bienveillance, l'entraide, et déclenchent la motivation. La bienveillance est un catalyseur des apprentissages. À l'inverse, le stress, la comparaison, la compétitivité et le jugement provoquent la démotivation, la fatigue et l'épuisement moral. Cela engendre donc le décrochage scolaire. Aujourd'hui, dans l'éducation nationale, tout le monde s'épuise : les enfants, les enseignants et les parents.

Monsieur le ministre, comment envisagez-vous de prendre en compte ces critères essentiels de la pédagogie dans la formation des enseignants ? Ne pourrait-on s'inspirer d'autres pays, qui prennent en compte dans cette formation les étapes du développement de l'enfant, l'attention portée à ses mots, à son attitude et aux différents comportements risquant de lui faire mal ? Ne pourrait-on apprendre à écouter les enfants avec bienveillance, ne pas leur coller d'étiquettes, favoriser l'autonomie, développer l'estime de soi, la confiance et l'entraide ? Et si la France s'inspirait du Danemark en faisant de l'empathie une matière obligatoire ?

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