Intervention de Xavier Breton

Séance en hémicycle du mercredi 17 janvier 2018 à 15h00
Questions sur l'enseignement du premier degré

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaXavier Breton :

Monsieur le ministre, votre nomination à la tête du ministère de l'éducation nationale suscite de l'espoir car vous souhaitez revenir sur les symboles « pédagogistes » les plus polémiques, qui ont fait la preuve de leur inefficacité, voire de leur nocivité. Ainsi, vous vous êtes prononcé pour l'apprentissage des quatre opérations arithmétiques dès le CP et le CE1, vous avez annoncé la fin du prédicat, vous retenez davantage de chronologie dans l'enseignement de l'histoire et vous remettez très fermement en cause les méthodes semi-globales, encore trop utilisées pour l'apprentissage de la lecture.

Cependant, il faut avoir conscience que notre système éducatif continue d'avoir des défauts : il est inégalitaire et ses performances sont insuffisantes. Nous ne pouvons donc pas nous contenter de ces résultats. Deux pistes de réflexion pour une vraie réforme de l'éducation, qui me paraissent fondamentales, n'ont pourtant pas encore été abordées.

La première concerne l'évaluation du système éducatif, qui est essentielle et devrait être indépendante. Ne faudrait-il pas revoir le rôle de l'inspection et séparer les fonctions de conseil et de contrôle ? Ces dernières pourraient alors être confiées à un organisme indépendant chargé de mesurer les performances des élèves et non les méthodes utilisées. De plus, pour donner corps au principe de liberté pédagogique inscrit dans la loi d'avril 2005, l'inspection devrait porter d'abord sur les résultats, et seulement dans un second temps sur les méthodes. Monsieur le ministre, que prévoyez-vous pour revoir le rôle de l'inspection ?

Deuxième piste, selon l'OCDE – l'Organisation de coopération et de développement économiques – , il existe une corrélation certaine entre performance d'un système et autonomie accordée aux établissements. Il faut donc aller plus loin dans l'autonomie donnée aux établissements en instaurant un vrai statut du directeur d'école – un sujet cher à notre collègue Frédéric Reiss – , qui permettrait de mettre en oeuvre un véritable projet d'établissement et une véritable gestion des ressources éducatives. Selon vous, monsieur le ministre, quelles pistes pourrait-on explorer pour octroyer une vraie liberté aux acteurs de notre système éducatif et rétablir ainsi la confiance dans ce système ?

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