Intervention de Gérard Collomb

Séance en hémicycle du mercredi 17 janvier 2018 à 21h30
Questions sur la politique du gouvernement à l'égard des migrants

Gérard Collomb, ministre d'état, ministre de l'intérieur :

Monsieur le député, vous avez raison de dire que le système d'accueil en Île-de-France, à l'heure actuelle, ne fonctionne pas. Nous voyons ainsi se développer, dans un certain nombre de quartiers, des campements, comme je peux le constater fréquemment lorsque je me déplace dans la région. C'est pour cela, comme je le disais précédemment, que nous allons construire un certain nombre de CAES. En effet, les routes migratoires viennent généralement du Sud : elles empruntent toujours, pour partie, l'Italie, mais passent aussi, à l'heure actuelle, comme vous le savez, par l'Espagne, en raison de la fermeture d'un certain nombre de voies d'accès. Une nouvelle route est ainsi apparue à travers l'Algérie, le Maroc et l'Espagne, à destination de Paris. Aussi entendons-nous mettre en place des dispositifs d'accueil de ces personnes avant qu'elles n'arrivent à Paris.

S'agissant des centres de rétention, nous n'allongeons pas la durée maximale de placement pour le plaisir. Dans les pays européens, la durée de la rétention est en général comprise entre 160 et 180 jours. Si nous voulons allonger cette durée, c'est tout simplement parce que, comme vous le savez, il faut, pour renvoyer une personne, y compris dans des pays sûrs, disposer de laissez-passer consulaires. Or, en général, nous n'arrivons pas à obtenir ces documents en temps voulu. Pourquoi, comme cela vous a été dit, tout est-il fait sous douze jours ? Tout simplement parce qu'aujourd'hui, un certain nombre de préfets ont renoncé, parce qu'ils n'y arrivaient plus, à éloigner des personnes, sachant qu'ils ne réussiraient pas à obtenir les laissez-passer consulaires nécessaires. Nous sommes en train de travailler avec les pays d'origine pour faciliter l'obtention de ces documents ; par ailleurs, nous nous efforçons d'avoir un interlocuteur unique dans chaque pays. C'est ainsi que nous pourrons obtenir des résultats en matière de politique d'éloignement.

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