Intervention de Agnès Buzyn

Séance en hémicycle du mercredi 17 janvier 2018 à 21h30
Questions sur la situation des hôpitaux

Agnès Buzyn, ministre des solidarités et de la santé :

Monsieur Lachaud, je tiens d'abord à redire, comme je l'ai déjà fait plusieurs fois dans cet hémicycle, que mon engagement envers l'hôpital est plein et entier. J'ai déjà dit également que des annonces seraient faites en 2018.

Par ailleurs, ce n'est pas la première fois que j'entends dire par des membres de votre groupe que la médecine ambulatoire ferait prendre des risques aux malades. Je ne peux pas vous laisser dire cela, en tant que médecin comme en tant qu'ancienne présidente de la Haute autorité de santé. Toutes les études scientifiques montrent qu'un retour à domicile précoce ou l'absence d'hospitalisation pour certaines maladies rend service au malade, lui permet une réhabilitation plus précoce et lui évite des infections nosocomiales : c'est, en fait, un gain pour les malades.

La médecine et la chirurgie ambulatoires s'adressent à des malades qui vont gagner en qualité et en quantité de vie en rentrant tôt chez eux. Il est évidemment hors de question de faire rentrer chez elles des personnes qui ne sont pas en état de le faire.

Vous ne pouvez donc pas, monsieur le député, faire rimer médecine ambulatoire avec prise de risque, alors qu'il s'agit en fait d'un gain pour la grande majorité des patients, comme le prouvent l'ensemble des études scientifiques sur la question, notamment pour ce qui concerne la chirurgie. Je souhaitais remettre les choses au clair.

Il y aura évidemment un virage ambulatoire, non seulement pour la chirurgie, mais aussi parce que de nombreuses maladies peuvent aujourd'hui être prises en charge en ville. On sait par exemple que certains cancers sont traités par chimiothérapique par la bouche – per os – et n'ont plus besoin d'hospitalisation. De fait, ces patients sont suivis en consultation : c'est aussi cela, la médecine ambulatoire. Celle-ci va donc se développer de facto, car un nombre croissant de médicaments n'ont pas besoin d'être donnés à l'hôpital, par voie veineuse.

L'hospitalisation va donc se réduire. C'est un fait. C'est structurel, c'est lié au progrès médical. Ce n'est pas une prise de risque pour les malades, bien au contraire.

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