Intervention de Brahim Hammouche

Séance en hémicycle du jeudi 18 janvier 2018 à 9h30
Lutte contre la désertification médicale — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBrahim Hammouche :

Ce n'est pas la médecine des villes contre la médecine des champs : il existe des zones blanches dans certaines grandes agglomérations aussi.

De surcroît, ces disparités varient suivant les spécialités : on l'a dit, le délai d'attente est plus long pour les dermatologues, les gynécologues, les ophtalmologues ou les psychiatres que pour les généralistes, pour lesquels le délai d'une semaine reste stable. Il n'en demeure pas moins que le maillage territorial des effectifs de premiers recours est constellé de trous et qu'en 2016, le niveau d'inégalités était semblable à celui de 1983, ce qui est mal ressenti par une partie de nos concitoyens et nous invite à repenser en profondeur notre modèle de santé, en renouvelant l'approche qui avait été utilisée ces dernières années.

Le vieillissement de la population médicale, aggravé par les fortes variations, aux effets différés, du numerus clausus entre 1977 et 1993 et les départs à la retraite qui en résultent parachèvent la tension démographique ; la situation est jugée critique jusqu'en 2025. Dans moins de dix ans, le nombre de praticiens progresserait donc à nouveau ; en attendant, des territoires et des patients sont en souffrance, et des situations inextricables nous sont rapportées quotidiennement. Nous ne saurions nous en satisfaire.

Les nouvelles aspirations des professionnels, en phase avec les nouvelles organisations du monde du travail, visant à l'équilibre entre vie privée et vie professionnelle, au travail en équipe et à la diversité des modes d'exercice, accentuent encore le phénomène. Aujourd'hui, malgré les fortes incitations législatives, seuls 12 % des jeunes médecins choisissent l'activité libérale et générale. La médecine générale, la médecine de famille, a perdu de son attractivité. La pratique, engoncée dans des procédures administratives éloignées des vocations premières des patriciens, n'est plus aussi diversifiée. Pourtant, la télémédecine promet de réorganiser radicalement les tâches – mais nous n'avons pas encore mesuré pleinement la portée de la révolution numérique.

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