Intervention de Alexis Corbière

Séance en hémicycle du jeudi 18 janvier 2018 à 9h30
Lutte contre la désertification médicale — Motion de renvoi en commission

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlexis Corbière :

Nous voterons contre la motion de renvoi en commission. Le débat doit avoir lieu. Cela suffit, il faut avancer !

Je n'aurai pas la cruauté de rappeler à nos collègues de La République en marche qu'au cours de la législature précédente, certains d'entre eux, déjà députés, mais sous une autre étiquette, avaient voté pour l'inverse de ce qu'ils disent ce matin. De grâce, mes chers collègues, votez sur le fond, au lieu de vous demander qui propose quoi ! Arrêtons de perdre du temps en polémiques, surtout dans cet hémicycle ! Allons à l'essentiel !

Je m'adresse à nos collègues qui soutiennent la politique du Gouvernement, avec, en matière de santé, l'austérité, des mesures qui portent atteinte à la Sécurité sociale, le virage ambulatoire. Les hôpitaux sont en crise et les mobilisations s'y multiplient, dans mon département, la Seine-Saint-Denis, comme ailleurs. Rien n'est fait pour régler le problème des déserts médicaux. Il est temps d'agir, et pourtant, vous refusez toute régulation.

Je suis enseignant. Quand on passe un concours, on s'attend à être nommé dans un autre département, dans une autre académie. C'est ainsi, et c'est le cas dans beaucoup de professions. D'où vient cette idée que, parce qu'on est médecin, il serait inconcevable que l'administration vous dise où vous allez travailler ? Il s'agit pourtant, je vais dire le mot, d'un service public, certes sous une forme particulière. Pensez-vous qu'un enseignant, tout juste issu du concours, ait le droit de décider où il va travailler, et qu'il puisse refuser d'aller dans tel collège de province ? D'où vient cette idée que, parce que vous avez fait plus d'études que les autres, vous avez le droit de vous détacher du quotidien des autres gens ?

L'un des membres de ce gouvernement – je crois que c'était le ministre de l'intérieur – s'est permis de dire à des salariés creusois qu'ils n'avaient qu'à prendre le train pour trouver du boulot à 200 ou à 250 kilomètres de chez eux !

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