Intervention de Général Jean-Pascal Breton

Réunion du mercredi 20 décembre 2017 à 9h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Général Jean-Pascal Breton, commandant interarmées de l'espace :

À la question sur la furtivité, ma réponse sera courte : non, il n'y a pas de travaux menés dans ce domaine. Un satellite, par définition, « signe » : il ne saurait être furtif.

Pour les systèmes de positionnement par satellite, nous travaillons sur des récepteurs bimodes compatibles aussi bien avec le GPS que Galileo. Nous comptons sur la complémentarité de ces constellations pour renforcer notre résilience.

Nos radars sont-ils en nombre suffisant ? Actuellement, ils répondent à notre besoin de surveiller et de dialoguer à bon niveau. Pour atteindre la pleine souveraineté et l'autonomie totale, il nous faudrait en disperser un grand nombre sur toute la surface du globe. La surveillance exercée par GRAVES se focalise avant tout sur l'espace au-dessus de l'Europe.

Le Centre spatial guyanais est particulièrement bien situé : pour lancer à moindre coût et à moindre effort sur le lanceur, il faut être plus proche possible de l'équateur et bénéficier de conditions climatiques appropriées, deux conditions que remplit le CSG. Je crois que vous avez assisté au lancement du dernier satellite Galileo : vous avez pu constater que le centre était particulièrement bien protégé.

S'agissant de la PESCO, je dois préciser que la mise à disposition de moyens et de paquets capacitaires relevait auparavant de chaque nation. La question de la surveillance de l'espace à l'échelon européen commence tout juste d'émerger. Elle est davantage prise en compte par les initiatives civiles de l'Union européenne, même si des moyens militaires sont utilisés.

Le SatCen est un outil indispensable, commandé, je le signale, par un général français, le général Pascal Legai, preuve de l'importance que ce centre revêt à nos yeux. C'est une sorte de guichet très évolué qui permet de recueillir images et produits provenant de divers pays et de les redistribuer moyennant finances. Nous avons évoqué le partage des ressources dans le domaine des satellites de communication ; il est évident qu'il faut en faire de même en matière d'imagerie.

Le Quantum Science Satellite chinois, engin expérimental, renvoie à la question de la sécurisation des transmissions. Nos systèmes, grâce au cryptage, sont particulièrement bien protégés contre les agressions des hackers et autres. Néanmoins, les évolutions des capacités « cyber » nous conduiront peut-être à reposer la question, mais nous n'en sommes pas encore là.

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