Intervention de Richard Ferrand

Séance en hémicycle du lundi 22 janvier 2018 à 17h00
Nouveau traité de l'Élysée — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRichard Ferrand :

Mesdames et messieurs, le traité de l'Élysée est un patrimoine que nous devons conserver, mais notre vocation n'est pas celle de conservateurs du patrimoine. À la lumière des défis contemporains, nous devons réactualiser et redonner une énergie nouvelle à l'histoire du couple franco-allemand. L'histoire nous convoque, et s'y dérober serait lâcheté et inconséquence. Aujourd'hui, l'Europe a pris du retard sur la vision de ses pères fondateurs. L'administration des choses paraît s'être substituée au désir de construire l'histoire. Il est difficile, voire parfois impossible, de donner un sens à l'histoire de l'Europe quand la plupart de nos concitoyens n'y voient qu'une machine à produire d'obscurs règlements, sans pouvoir discerner les grandes politiques qui y sont pourtant conduites.

À quoi sommes-nous confrontés ? Tout d'abord, nous devons impérativement trouver ensemble les solutions qui nous feront tous avancer dans la direction d'un monde durable et soutenable, afin d'assurer l'avenir des générations futures. L'Europe est confrontée à des migrations inédites. La guerre, la pauvreté et le réchauffement climatique forcent des milliers de personnes à quitter leur foyer. À nos portes, des femmes, des hommes et leurs enfants tentent, au péril de leur vie, la traversée des conflits et arpentent les chemins de la misère et de l'hostilité.

Les réponses à cette détresse d'une partie de l'humanité ne peuvent procéder que d'un élan commun et, comme l'a rappelé le Président de la République, chacun doit participer à cet effort collectif, qui est en vérité un choix de fraternité universelle. Les égoïsmes nationaux se jouent de cette détresse et progressent en Europe. Ils fracturent les coeurs comme ils aveuglent les raisons, traçant leur chemin jusque dans les institutions les plus solides de nos démocraties. Certains, en France comme en Allemagne, s'enivrent des solutions de ceux qui prônent le repli et le rejet de l'altérité. Si nous n'agissons pas, la tranquille assurance que notre modèle démocratique est insubmersible pourrait se fissurer sous nos yeux. La réponse que la France et l'Allemagne apporteront pour renforcer l'adhésion des peuples européens, pour rendre l'Europe plus unie et plus démocratique, sera essentielle. Affaiblir l'Europe, c'est, au fond, priver l'humanité souffrante d'une partie de la solution.

Mes chers collègues, un nouveau traité de l'Élysée, c'est un moment européen qui dépasse nos deux pays. Il a commencé par l'élection, en France, et la reconduction, en Allemagne, de majorités résolument pro-européennes, qui voient dans le renforcement de nos constructions communes un levier pour relever les défis du monde.

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