Intervention de Bruno le Maire

Réunion du mercredi 19 juillet 2017 à 19h05
Commission des affaires économiques

Bruno le Maire, ministre de l'économie et des finances :

S'agissant du Brexit, je dirai au Royaume-Uni ce que Margaret Thatcher disait autrefois à l'Europe : We want our money back ! Le reste à payer du Royaume-Uni au budget de l'Union s'élève à 100 milliards d'euros. Le règlement de ce reste à payer constitue un préalable non négociable à toute discussion sur l'avenir de nos relations. Nous pouvons toujours échanger sur le montant, mais le paiement de ce qui est dû à l'Union européenne est un préalable pour commencer les discussions.

Monsieur Philippe Bolo, je suis personnellement très favorable aux modes de financement alternatifs. Au-delà de ce que vous avez évoqué, il est possible de faire appel à des financements d'entreprise à entreprise, mais également de mettre en place du financement participatif (crowdfunding) européen. Je vous invite à faire des propositions dans le cadre de la préparation de la future loi sur les TPE et les PME.

Monsieur Éric Straumann, la finance représente 800 000 emplois directs et indirects en France, et nous n'aurions rien contre le fait d'en compter davantage. Le mot « finance » fait souvent peur, mais, sur le terrain, le secteur emploie un grand nombre de salariés, de la personne qui vous renseigne au guichet à celle qui traite vos chèques en passant par les personnels du back-office.

Je suis totalement d'accord avec vous : nous devons exercer une grande vigilance à l'égard du risque de nouvelle crise financière. Tous les instruments prudentiels que nous avons mis en place ont précisément pour vocation de nous prémunir contre une nouvelle crise. La régulation financière doit continuer d'être un enjeu majeur des réunions du G20. Personne n'est à l'abri d'une nouvelle crise de cette nature, et tous les instruments de protection et de régulation doivent être développés.

Dans nos prévisions budgétaires sur cinq ans, nous avons tablé sur une remontée des taux d'intérêt, car avec l'amélioration de la situation économique d'un certain nombre d'États européens, la politique de la Banque centrale européenne (BCE) consistant à mettre beaucoup de liquidités sur le marché va cesser. Cette remontée est attendue, autant l'anticiper !

S'agissant de la défaillance de la Grèce, je rappelle que le travail mené par la France a permis de trouver une solution de compromis. Avec le FMI, la Commission européenne, nos partenaires européens, et la BCE, nous avons pu trouver un accord et débourser, en juillet, plus de 8 milliards d'euros pour permettre à la Grèce de sortir de la situation difficile dans laquelle elle se trouve. Je rends hommage au courage du gouvernement grec, même s'il n'est pas de mon bord politique : il a su prendre des décisions politiquement très difficiles qui ont permis de régler le problème de la dette pour les mois à venir.

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