Intervention de Raphaël Schellenberger

Séance en hémicycle du mercredi 24 janvier 2018 à 15h00
Questions au gouvernement — Fermeture de la centrale nucléaire de fessenheim

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRaphaël Schellenberger :

Ma question s'adresse à M. Bruno Le Maire, ministre de l'économie et des finances. J'y associe mes collègues Éric Straumann et Jacques Cattin.

Monsieur le ministre, je souhaite vous alerter sur une situation industrielle dramatique qui frappe ma circonscription. En effet, il y a six ans, l'actionnaire majoritaire d'une industrie installée dans mon territoire a décidé de fermer un site en parfait état de fonctionnement. Ce site génère 2 200 emplois sur le territoire, 400 millions d'euros de chiffre d'affaires, et autant de commandes à des sous-traitants, 90 millions d'euros de pouvoir d'achat dépensé auprès des commerçants et artisans du territoire, 15 millions d'euros de fiscalité locale pour anticiper l'avenir de nos territoires.

Cet actionnaire majoritaire vient d'annoncer qu'il allait mettre sa menace à exécution, sans jamais avoir pris le temps d'anticiper ou de préparer cette décision. Un drame humain pour les 800 familles des employés du site est à prévoir. 400 prestataires directs verront leur emploi disparaître. Le réseau de sous-traitants de l'usine va être largement fragilisé, traçant ainsi de sombres perspectives pour les TPE et PME du territoire dans les années à venir.

Pire, l'absence d'une vraie stratégie industrielle, notamment en matière d'approvisionnement électrique, va fragiliser la présence en Alsace de nombreuses industries électro-intensives ou électro-sensibles, car la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim, que vous assumez en tant qu'actionnaire majoritaire de la société EDF, menace de mettre fin à toute ambition industrielle pour notre territoire.

Derrière les chiffres rassurants de Réseau de transport d'électricité – RTE – se cache une réalité : celle de l'hypothèse de la décroissance du besoin énergétique de l'industrie. Cette hypothèse n'est pas du tout compatible avec une ambition de redémarrage de notre économie. Elle est encore moins compatible avec l'ambition de réindustrialisation de l'Alsace, que nous portons avec les collectivités locales. Vous allez tout simplement « péninsuliser » l'Alsace !

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