Intervention de élisabeth Borne

Séance en hémicycle du mardi 30 janvier 2018 à 9h30
Questions orales sans débat — Lutte contre le trafic et la consommation de crack dans le métro

élisabeth Borne, ministre chargée des transports :

Monsieur Bournazel, la lutte contre la toxicomanie et les trafics de stupéfiants dans les transports en commun de la capitale constitue une mission prioritaire pour les services de l'État. La préfecture de police dispose d'une structure dédiée : la brigade des réseaux franciliens, la BRF, qui déploie dans les stations sensibles de la capitale des équipes spécialisées en tenue et des agents en civil. Dans les zones de sécurité prioritaires, comme celle de Barbès-Château rouge, dans le 18e arrondissement, les effectifs ont été renforcés dès 2012, ce qui a malheureusement conduit à un déport du phénomène, démontrant les limites d'une action concentrée sur la stratégie d'éviction.

C'est pourquoi, dès 2016, la préfecture de police mettait sur pied un plan d'action visant à lutter contre les dealers de crack et autres drogues dures dans les stations de métro des lignes 4 et 12. En un semestre, plus de 110 affaires étaient traitées, en association avec le groupe de protection et de sécurisation des réseaux, le GPSR, service de sécurité interne de la RATP. Étendues au printemps 2017 aux lignes 8 et 9, ces mesures, appuyées par le parquet de Paris, produisent des effets judiciaires et les vendeurs de crack sont condamnés systématiquement à des peines d'emprisonnement fermes. Entre 2016 et 2017, plus de 400 affaires liées à ce trafic de stupéfiants ont été traitées, conduisant à l'interpellation de 283 vendeurs et 406 consommateurs.

Le plan d'action comporte également des opérations sur la ligne 12, associant un nombre important d'agents de la BRF, du GPSR et de la gendarmerie mobile. Depuis le 9 novembre 2017, une convention partenariale entre la préfecture de la région Île-de-France et la RATP prévoit la mise en place de maraudes communes. Depuis le début de l'année 2018, la préfecture de police, la RATP et le parquet de Paris ont renforcé leur action pour assurer une présence ciblée sur les lignes où le problème est le plus prégnant, afin de sécuriser les usagers et les conducteurs et agents de la RATP.

Enfin, pour améliorer l'efficacité de ces actions de lutte contre le trafic et la consommation de stupéfiants, le parquet de Paris a récemment annoncé la création d'un GTLD – groupe local de traitement de la délinquance – , placé sous l'autorité du procureur de Paris, qui aura pour mission de traiter spécifiquement le problème des stupéfiants dans les transports.

Vous le voyez, c'est bien par une action conjointe et déterminée que nous parviendrons à endiguer ce phénomène.

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