Intervention de Dino Cinieri

Séance en hémicycle du mardi 30 janvier 2018 à 21h30
Transfert des compétences eau et assainissement aux communautés de communes — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDino Cinieri :

Madame la ministre, je profite de la discussion de cette proposition de loi pour vous interpeller sur les pénuries d'eau potable dans les territoires ruraux du Haut-Pilat et du Haut-Forez.

Pour les villages concernés – et je pense en particulier à Marlhes, Planfoy, Gumières ou encore Saint-Régis-du-Coin, dont le maire, André Vermeersch a décidé de prendre le problème à bras-le-corps – , la difficulté est double. D'une part, leur alimentation principale en eau est fragile, puisqu'elle repose sur des captages de sources ; d'autre part, dans les nombreux hameaux qui sont éloignés des bourgs-centres, les habitations sont uniquement alimentées en eau par des sources privées.

Cet équilibre, bien que précaire, suffisait par le passé à assurer la fourniture en eau potable de ces territoires. Mais force est de constater que les périodes de sécheresse que le département de la Loire a connues ces dernières années, et notamment en 2017, ont gravement mis à mal les capacités de ces sources, qu'elles soient collectives ou privées.

La situation est telle que certaines communes doivent à présent organiser des livraisons d'eau aux particuliers, alors que de nombreux habitants, redoutant le tarissement de leur source, limitent déjà leur consommation quotidienne, et que certains vont même – en 2018, mes chers collègues ! – puiser de l'eau dans leur jardin, car plus rien ne coule au robinet.

Cette pénurie d'eau fragilise également le tissu économique local, et plus particulièrement le secteur agricole, qui subit déjà des contraintes géographiques fortes. Elle empêche, enfin, le développement touristique, sur lequel les municipalités concernées et des porteurs de projet privés ont pourtant beaucoup misé. Le sujet est bien d'actualité, mes chers collègues, et la solution, pour ces villages, consisterait en un raccordement au réseau public d'eau potable existant à proximité. Mais ni les communes, ni les EPCI, qui assument déjà la compétence de fourniture en eau, ne peuvent supporter seuls les coûts très importants engendrés par de tels investissements.

Aussi, madame la ministre, pensez-vous que la création d'un fonds exceptionnel d'investissement en direction des collectivités projetant la construction ou l'extension de leur réseau d'eau soit envisageable ? En effet, rien ne sert de transférer la compétence eau et assainissement si c'est pour se retrouver dans la même impasse financière.

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