Intervention de Loïc Prud'homme

Séance en hémicycle du mardi 13 février 2018 à 21h30
Élection des représentants au parlement européen — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLoïc Prud'homme :

Nous ne partageons par toutes les orientations de ce projet de loi, loin de là, mais nous reconnaissons qu'il contient au moins une mesure de bon sens – sans doute la seule.

Le retour à l'échelle nationale pour l'élection des députés européens est, de fait, un retour à la normale, un retour à la logique de cette élection. Le charcutage qui a été opéré en 2004 par les deux partis politiques dominants à l'époque – on voit où ils en sont aujourd'hui ! – n'a été imaginé, sous couvert de proximité démocratique, que parce qu'il les favorisait encore un peu plus.

Cela n'a rien réglé, ni la chute continue de la participation ni l'éloignement des Français de leurs représentants à Bruxelles. Ces deux faits se sont au contraire aggravés au cours des années suivantes. Les huit circonscriptions en vigueur, prétendument régionales, n'ont aucune cohérence historique, culturelle, géographique ou administrative, encore moins depuis la fusion des régions décidée par le précédent gouvernement socialiste – encore une belle trouvaille pour favoriser la proximité entre élus et citoyens.

La région Nouvelle-Aquitaine, par exemple, est séparée de sa partie Nord, qui s'étend jusqu'aux Deux-Sèvres. La circonscription, quant à elle, s'étend en revanche de Bordeaux jusqu'à Nîmes : personne ne peut rien y comprendre. De même, quelle cohérence y a-t-il à regrouper l'Île-de-France et les Français de l'étranger ? Quel ensemble cohérent peuvent former les outre-mer, éparpillés sur tous les océans du globe, alors que la Guadeloupe et La Réunion sont distantes de 13 400 kilomètres ? Ce n'était pas sérieux.

Seuls cinq États membres de l'Union européenne n'élisent pas leurs représentants dans le cadre national, cela a été rappelé, dont le Royaume-Uni, qui ne prendra pas part aux prochaines élections, du fait du Brexit. Nous revenons donc à la normale. Le peuple français choisira ses représentants au Parlement européen dans le cadre de la nation, le seul qui fasse sens, comme l'a rappelé tout à l'heure, à la tribune, le président de notre groupe.

Avant de construire une autre Europe, il faut, pour que la France propose une alternative, clarifier le mode d'élection de sa seule institution pseudo-démocratique. C'est pour cela que nous voterons cet article. Nous sommes d'ores et déjà prêts à représenter l'alternative sociale et environnementale pour une nouvelle coopération entre les peuples européens.

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