Intervention de Vincent Bru

Séance en hémicycle du mardi 20 février 2018 à 15h00
Élection des représentants au parlement européen — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaVincent Bru :

On a entendu dire, en particulier, que les listes nationales entraîneraient une mainmise des états-majors des partis politiques sur la composition des listes des candidats. Mais on pourrait dire exactement la même chose pour les listes régionales. Il conviendra donc que les partis politiques présentent des candidats qui se sentiront réellement investis dans le travail parlementaire européen et qui entendront exercer leur mandat de manière effective. C'est aux partis politiques de prendre leurs responsabilités et de présenter des candidats réellement intéressés par le travail parlementaire européen.

On a également entendu dire que les listes nationales ne permettaient pas de renforcer le lien entre l'eurodéputé et ses électeurs. Mais qui, mes chers collègues, parmi nos concitoyens, aujourd'hui, est capable de nommer les eurodéputés de sa propre circonscription ? Pourquoi vouloir faire élire les députés dans des circonscriptions régionales si vastes, comme c'est le cas par exemple de la Nouvelle Aquitaine, une région aussi grande que l'Autriche ? Selon nous, passer de huit à treize circonscriptions n'a pas de sens. En aucun cas des circonscriptions régionales de cette dimension ne permettraient une proximité de l'eurodéputé avec son territoire et ses électeurs.

Nous pensons au contraire qu'une circonscription unique permettra de renforcer considérablement l'intérêt de la société française pour cette élection, ainsi que pour l'Union européenne. Le débat européen gagnera en lisibilité ; cela permettra à l'ensemble de nos concitoyens de se saisir d'une question ô combien essentielle pour notre avenir.

Le groupe du Mouvement démocrate et apparentés se félicite du maintien de l'article 7, qui, par une incise, prévoit la possibilité de listes transnationales. Celles-ci traduisent l'ambition que nous voulons porter pour l'Europe. Nous souhaitons que l'ensemble de nos partenaires européens fassent de même, afin de faire aboutir cette idée si symbolique. Notre collègue Jean-Louis Bourlanges, ici présent, a rappelé sa position favorable au rapport Anastassopoulos, présenté au Parlement européen en 1998. Il y a vingt ans, ce rapport avançait déjà l'idée de listes transnationales. C'est donc un combat que les centristes mènent depuis longtemps ; nous nous réjouissons qu'une telle possibilité soit envisagée pour les élections européennes de 2019.

Bien sûr, nous regrettons que nos amendements n'aient pas été retenus. Nous pensons qu'ils auraient permis une plus juste répartition des durées d'émission pendant la campagne électorale. Toutefois, cela ne change rien à l'ambition de ce texte. Tous les éléments sont réunis, selon nous, pour associer pleinement les citoyens français au débat européen. Il restera aux partis politiques et aux listes en compétition de convaincre les électeurs que le destin de la France est lié à celui de l'Europe. Une Europe plus forte, c'est une France plus forte. C'est pourquoi les membres du groupe du Mouvement démocrate et apparentés voteront avec enthousiasme en faveur de ce projet de loi.

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