Intervention de Nicole Belloubet

Séance en hémicycle du mardi 20 février 2018 à 21h30
Questions sur la politique judiciaire et pénitentiaire

Nicole Belloubet, garde des sceaux, ministre de la justice :

Madame Mirallès, vous posez là en effet une question sensible car les deux principales agressions qui ont été à l'origine du mouvement des surveillants dans les établissements pénitentiaires étaient le fait, me semble-t-il, de détenus connus comme étant radicalisés ou en voie de radicalisation – encore que cela ne soit pas tout à fait sûr pour le second. Peu importe au demeurant car la question que vous soulevez est d'ordre général.

Comme je vous l'ai dit tout à l'heure, 500 détenus sont répertoriés en tant que terroristes islamistes et 1 200 sont considérés comme étant en voie de radicalisation. Actuellement, ces personnes sont détenues dans 78 établissements pénitentiaires répartis sur l'ensemble du territoire national. C'est un choix politique que de ne pas les regrouper dans un seul établissement pénitentiaire – nous le maintenons, tout en prenant des mesures supplémentaires.

D'une part, comme je le disais tout à l'heure, nous évaluons ces détenus et nous doublons nos capacités d'évaluation. Actuellement, nous disposons de trois quartiers d'évaluation de la radicalisation et nous passerons à six à la fin de 2018, ce qui nous permettra de prendre en charge 250 personnes environ et donc de rattraper le retard en termes d'évaluation puisque, au moment où je vous parle, le degré de dangerosité de tous ces détenus n'a pas encore été évalué.

Une fois que les derniers ont été évalués – la procédure dure quatre mois – , nous les plaçons dans l'un des 78 établissements susceptibles de les accueillir, où ils sont à l'isolement. Par ailleurs, pour ceux qui n'y sont pas, nous avons pris l'engagement de les placer dans des quartiers qui, désormais, seront étanches. Comme je l'ai dit tout à l'heure, nous nous organiserons pour éviter des contacts avec d'autres détenus afin d'éviter tout prosélytisme. Évidemment, cela supposera que nous engagions des travaux. Dès la fin de cette année, nous serons en mesure d'ouvrir 450 places dans ces quartiers étanches. J'ajoute que les travaux seront prolongés en 2019.

Voilà la manière dont nous entendons traiter le problème que vous avez soulevé.

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