Intervention de Sébastien Jumel

Séance en hémicycle du mercredi 21 février 2018 à 15h00
Questions au gouvernement — Rapprochement entre fincantieri et naval group

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSébastien Jumel :

Monsieur le ministre de l'économie et des finances, sous les auspices de l'État, Fincantieri et Naval Group veulent créer une entité dans laquelle l'Italien tiendra une place prépondérante.

Ce projet signe la fin de la vocation historique de l'entreprise, qui consiste à pouvoir répondre à tous les besoins de notre marine. Il signe la montée en puissance irréversible d'une logique d'actionnaire au sein d'un groupe qui opère pourtant dans le secteur stratégique de l'armement.

On va nous rassurer, comme avec STX ou avec Alstom-Siemens. On va nous abuser en nous parlant d'un Airbus de l'industrie navale ! Mais Airbus, c'est la coopération de deux États, pas le bradage d'un fleuron industriel français.

On va nous épater : ce mariage conditionnerait l'obtention d'un contrat de 9 frégates avec l'Australie pour plus de 25 milliards d'euros, il faudrait donc le hâter.

Mais Fincantieri, c'est le loup dans la bergerie avec la bénédiction du berger, l'État français. Fincantieri a mangé STX pour s'offrir la plus grande capacité de fabrication de navires en Europe. Son PDG s'est vanté d'avoir acquis un « morceau de France ».

Avec Naval Group, il pourra produire des navires militaires à Saint-Nazaire avec un taux de marge brute de 26 %, contre 7 % pour un paquebot.

À Cherbourg, à Brest, à Lorient, on s'inquiète. La dot est belle, mais en contrepartie nous aurons la logique d'actionnaire : externalisation de ce qui rapporte le moins et suppression d'emplois pour les doublons.

Le carnet de commandes de Naval Group est plein, et pendant que Fincantieri tourne autour de la mariée, l'Italie commande deux sous-marins aux Allemands.

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