Intervention de Annick Girardin

Séance en hémicycle du mercredi 21 février 2018 à 15h00
Questions sur la politique économique en outre-mer

Annick Girardin, ministre des outre-mer :

Oui, les outre-mer se distinguent des autres territoires de la République par l'ampleur de leurs difficultés socio-économiques. Vous l'avez rappelé, le taux de chômage des jeunes est presque deux fois supérieur à celui de l'hexagone. Pour bien se le représenter, il vaut mieux citer les chiffres précis : 45,2 %, contre 23,3 en métropole ! Le taux d'illettrisme aussi est important lorsqu'on parle de jeunesse, d'avenir, de formation et d'emploi. Or il est cinq fois supérieur à celui de l'hexagone : 21,9 % contre 4,3. Enfin, la part des jeunes sortis du système scolaire sans qualification est deux fois plus élevée : 20,7 % contre 10,4.

Que comptons-nous faire ? Quelles réponses apporter, à travers quels dispositifs ? D'abord, le Grand plan d'investissement – GPI – annoncé le 26 septembre dernier répond à ces enjeux avec son volet spécifique, doté de 15 milliards d'euros, consacré au développement des compétences et de l'emploi. Je compte bien que l'outre-mer y prenne toute sa part. D'ores et déjà, 11 000 formations supplémentaires bénéficieront aux Ultramarins en 2018. Une politique de contractualisation sera menée avec l'ensemble des régions ultramarines. Il faut absolument qu'on s'inclue… pardon, il faut que « les outre-mer » – vous connaissez ma difficulté, étant ultramarine, à ne pas dire « on » ! – s'impliquent dans ce plan.

Il faut aussi développer la formation professionnelle et dynamiser l'apprentissage. Nous croyons tous à l'apprentissage, mais la particularité des territoires d'outre-mer nécessite un accompagnement spécifique car les organismes compétents n'y sont suffisamment pas présents pour développer l'apprentissage comme le souhaite le Gouvernement. Nous y travaillons.

Il faut également renforcer la Garantie jeunes et les écoles de la deuxième chance, et prendre en compte les spécificités ultramarines. Ainsi, le SMA – service militaire adapté – est une véritable réussite, mais dans sa nouvelle version, le SMA 2025, il faut aller plus loin, par exemple avec la création d'un « Erasmus-SMA ». C'est très important pour nos bassins maritimes.

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