Intervention de Jean-Hugues Ratenon

Séance en hémicycle du mercredi 21 février 2018 à 15h00
Questions sur la politique économique en outre-mer

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Hugues Ratenon :

Madame la ministre, la politique du Président de la République, c'est la casse sociale. Alors j'aimerais revenir sur un point sur lequel vous avez fourni tout à l'heure une réponse très floue.

Vous avez pris la décision de supprimer l'allocation pour l'accession sociale à la propriété. Dès le départ, la Confédération nationale du logement et le collectif des députés de la Réunion vous ont mise en garde : « Attention, ne touchez pas à ce dispositif ! »

Pour exemple, La Réunion compte quatre opérateurs de logements sociaux. Actuellement, il y a 1 427 dossiers d'accession à la propriété ou de résorption de l'habitat insalubre en cours. Des centaines d'entreprises artisanales sont concernées, dont la plupart sont des entreprises du BTP. Savez-vous que le monde économique se prépare à réagir et que de futurs licenciements dans le secteur marchand sont déjà évoqués ? On parle de 2 000 emplois en danger ! Si ce n'est pas continuer à tuer l'économie outre-mer, dites-moi ce que c'est !

Face à ce danger, plusieurs députés de La Réunion sont déjà intervenus de manière concertée dans cet hémicycle, et aujourd'hui encore, vous constatez que nous revenons à la charge. Mais vous, pour des raisons qui nous échappent, vous persistez dans l'erreur. Je ne comprends pas votre obstination.

Permettez-moi, madame la ministre, de vous dire que c'est un non-sens économique. Ce n'est pas une aide sociale que vous supprimez, mais une allocation d'investissement.

Comme je vous l'ai déjà dit, nous ne demandons pas la charité, nous voulons des mesures de bon sens, concrètes, efficaces afin de concrétiser les projets de vie des Ultramarins et par là même renforcer notre économie.

Madame la ministre, n'oubliez pas que vous êtes vous aussi une élue de l'outre-mer. Vous êtes mandatée par un peuple d'outre-mer. À ce titre, vous avez le devoir de jouer la carte de l'outre-mer, non celle de la carte de la casse sociale imposée par le Gouvernement, dont vous vous rendez complice.

Face à votre mépris, nos questions deviennent presque inutiles et c'est pour cette raison que je n'attendrai pas votre réponse.

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