Intervention de Jean-Philippe Nilor

Séance en hémicycle du mercredi 21 février 2018 à 15h00
Questions sur la politique économique en outre-mer

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Philippe Nilor :

Madame la ministre, alors que soixante-quinze départements français voient leur population augmenter, la Martinique perd, selon l'INSEE, 4 300 habitants par an. Ces départs touchent principalement les jeunes, forces vives contraintes de quitter le territoire, faute de perspectives d'emplois. Malgré cette saignée, le chômage continue d'augmenter. Il reste largement au-dessus des 20 %, ce qui signifie qu'il est plus élevé de 65 % qu'en France hexagonale. Pourtant, dans l'esprit du principe de développement sur mesure proposé par le président Macronet dans le cadre des assises des outre-mer, les pistes ne manquent pas.

Quelles mesures allez-vous prendre pour une défiscalisation mieux ciblée et profitable au territoire, pour une relance de la commande publique au profit des PME du BTP, mises en danger par la récente suppression de l'allocation logement accession décidée par le Gouvernement, pour la création d'une zone franche globale ou de filières franches, pour que cesse le harcèlement subi par les petites entreprises, souvent exclues même des marchés de sous-traitance et aujourd'hui pressurées par la sécurité sociale ou les impôts, pour un soutien spécifique au secteur de l'hôtellerie croulant sous le poids des charges sociales et fiscales, ou pour l'économie bleue, véritable gisement naturel potentiel d'activités, de formation et d'emplois, ou encore pour mettre fin à la fracture numérique que nous subissons, aggravée par une surtarification des services pénalisant notre potentiel de création et d'innovation ?

Enfin, pour que le développement bénéficie réellement à l'emploi, il est impératif d'adopter des mesures dérogatoires, même à titre expérimental, comme la priorité à l'emploi local à compétences suffisantes.

Bref, sans mesures fortes, concrètes et concertées avec nos acteurs économiques et institutionnels, nos territoires sont voués soit à une lente agonie, soit à déflagration sociale d'une intensité encore inégalée.

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