Intervention de Marine Le Pen

Séance en hémicycle du mercredi 21 février 2018 à 15h00
Questions sur la politique économique en outre-mer

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarine Le Pen :

Malgré des assises lancées à l'automne dernier, l'outre-mer semble sorti du spectre des préoccupations gouvernementales. J'ai pour ma part défendu pendant la campagne présidentielle la création d'un grand ministère d'État dédié à ces territoires, qui doivent faire l'objet d'actions massives et volontaristes, mais aussi se voir véritablement reconnus.

Nous savons tous ici que deux fléaux touchent un grand nombre de nos collectivités ultramarines : l'immigration clandestine massive, et son corollaire, l'explosion de l'insécurité. La Guyane, Mayotte et petit à petit La Réunion sont submergées par l'immigration surinamienne et comorienne ; quand à la Guadeloupe, elle détient désormais le triste record de l'insécurité, en raison notamment du trafic de drogue, tenu par des réseaux haïtiens.

Soyons lucides : dans ces territoires, aucune action économique ne sera efficace tant que l'État ne se sera pas attaqué fermement à ces deux problèmes, car les investisseurs ont besoin de sécurité pour s'engager. De toute façon, rien n'est prévu : ni création de zones d'investissement prioritaires regroupant les dispositifs Pons, Perben et Girardin, ni développement de l'or bleu… Il n'y aura donc hélas ni relance du secteur du bâtiment et travaux publics, ni implantation de nouveaux investisseurs, ni par conséquent de créations d'emplois.

Vous n'êtes pas ministre de l'intérieur, et c'est pourquoi, madame la ministre, ma question portera sur l'un des outils économiques destinés à protéger et développer les outre-mer : l'octroi de mer. Allez-vous enfin le refonder ? Dans sa forme actuelle, il ne protège pas l'industrie locale, il n'instaure pas de protectionnisme intelligent ; pire, il est à l'origine de la faiblesse inadmissible du pouvoir d'achat de nos compatriotes ultramarins, car il s'applique à tous les produits, y compris ceux venus de métropole. Pourquoi les collectivités territoriales ultramarines ne sont-elles pas financées de la même manière que celles de la métropole ? Pourquoi maintenir en l'état cet octroi de mer, véritable double peine pour nos compatriotes d'outre-mer lorsqu'il s'applique à des productions qui ne sont pas en concurrence avec des productions locales ?

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